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L’année liturgique, un éclairage historique

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Noël. Née au début du IVème siècle en Occident, elle atteint Antioche à la fin de ce siècle et s’étend peu à peu dans le reste de l’Orient. Dans ces régions, la fête du 6 janvier, souvent considérée comme la date de la naissance du Christ, est aussi la fête du baptême du Christ, et c’est surtout cet événement que commémore, aujourd’hui encore, la fête de l’Epiphanie en Orient. Par leur diversité même, les traditions liturgiques illustrent l’impossibilité, pour une tradition donnée, fût-elle romaine ou byzantine, de rendre totalement compte par elle-même de l’inépuisable richesse du mystère du Christ ; elles illustrent en même temps l’intérêt, pour une compréhension plus large et plus profonde de fêtes de l’année liturgique (5), de se rendre aujourd’hui attentifs à l’intelligence qu’en donnent les autres traditions à travers leurs célébrations et leur cycle liturgique.

4. Si l’année liturgique est en décalage avec les repères habituels du temps humain, comme ce fut toujours le cas, c’est fait exprès : l’année liturgique, en commençant au premier dimanche de l’Avent et en se terminant avec la dernière semaine précédant l’Avent suivant, fait prendre conscience aux baptisés de ce que l’horizon de la vie terrestre est le Royaume ; elle tourne leurs yeux vers l’événement qui oriente la vie humaine au-delà de ses préoccupations profanes : le retour du Christ et l’accomplissement définitif du mystère pascal.

Après le VIIIème siècle en Occident

L’année liturgique continue à s’enrichir après le VIIIème siècle de fêtes qui s’attachent à mettre en lumière un aspect particulier du mystère pascal. En voici quelques exemples : au Moyen Age, la dévotion eucharistique s’exprime dans le fête du corpus Christi, ou fête Dieu, ou fête du Saint-Sacrement ; au cours de la période moderne, la dévotion au Sacré-Coeur aboutit à l’institution de la fête du même nom ; et c’est au XXème siècle qu’apparaît la fête du Christ Roi. Cette démultiplication de fêtes célébrant un aspect particulier du mystère pascal court parfois le risque d’en perdre de vue l’unité, comme lorsque l’invasion de l’année par le cycle sanctoral affaiblit la force pédagogique de temps liturgiques.

Cette évolution montre plusieurs choses :

1. Le mystère pascal est difficile à appréhender : il apparaît en effet trop complexe, alors que la liturgie est devenue l’affaire des clercs et s’accomplit dans une langue incompréhensible, et que la prédication se révèle nettement insuffisante. Le peuple chrétien s’attache alors davantage à des pratiques de dévotions populaires ou à de pieux exercices (pélerinages, processions, culte des saints, messes pour les défunts, saluts au Saint Sacrement, demande de bénéditions, représentations théâtrales de la Passion et de vies de saints...) jugés plus accessibles, mais bien souvent chargés d’ambiguïtés sur leur signification par rapport à

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