Depuis quelques années, un
certain nombre d’aspects de la pastorale du mariage ont
changé. Aussi, les prêtres, les diacres et les
animateurs pastoraux, souhaitent-ils voir préciser les
orientations de l’Eglise catholique, notamment pour la
préparation au mariage. Nous rappelons les grands textes
du Magistère, notamment l’Exhortation Apostolique
Familiaris Consortio. En 1990, les évêques
français ont publié un directoire pour l’Entretien
pastoral en vue du mariage. En 1992, leur Assemblée plénière
a encore travaillé sur la famille. Nous renvoyons aussi
au numéro de juin 1994 de Documents-Episcopat
intitulé : "Points de repère en pastorale
sacramentelle : les sacrements de l’initiation chrétienne,
le sacrement de mariage". Ces documents demeurent des références
essentielles.
Nous sommes heureux de constater les aspects positifs de
la situation présente : le prix attaché par
nos concitoyens à la vie familiale, leur préoccupation
pour l’éducation des enfants, l’augmentation
du nombre des mariages en France depuis plusieurs années,
la demande fréquente des jeunes adultes de marquer
leur union par un mariage religieux, leur disponibilité
à s’investir dans une préparation sérieuse,
l’engagement de l’Eglise pour répondre
à cette attente, en accueillant et en écoutant
chacun avec bienveillance, enfin le témoignage donné
par des célébrations de qualité.
En même temps, nous observons des changements préoccupants
notamment dans le domaine social, culturel et éducatif
: la vie commune sans mariage pendant un certain nombre d’années,
l’anxiété causée par les instabilités
sociales, l’augmentation des divorces et la crainte
de l’échec, l’écart croissant entre
chrétiens convaincus et candidats au mariage sans grande
expérience chrétienne.
Plus peut-être qu’auparavant, le mariage éprouve
les convictions des chrétiens. Pour certains, il est
une occasion positive de reprendre contact avec leur communauté.
Cela arrive notamment quand il s’agit de mariages entre
chrétiens de différentes confessions. Nous souhaitons
que de tels mariages contribuent à une meilleure connaissance
entre les différentes communautés chrétiennes
et favorisent un progrès vers l’unité.
C’est d’une tout autre manière que la
foi des chrétiens est mise à l’épreuve
lors des mariages interreligieux, notamment islamo-chrétiens.
Nous encourageons les pasteurs et leurs collaborateurs à
étudier les documents qui éclairent cette situation,
en particulier dans le Directoire de 1990 et les instruments
de travail du Secrétariat pour les Relations avec
l’Islam.
Fréquemment aussi, les époux catholiques eux-mêmes
diffèrent beaucoup dans l’expression de la foi
et la participation à la vie de l’Eglise. Cet
écart peut être un facteur d’éloignement
du couple par rapport à l’Eglise. Il peut aussi
favoriser la redécouverte de la foi chrétienne
dans la vie familiale et dans l’éducation des
enfants. Il n’en reste pas moins que, pour ceux qui
reçoivent les futurs époux, cette situation
peut rendre le dialogue difficile.
Les présentes dispositions, adoptées par l’Assemblée
plénière des Evêques, ne traitent pas
toutes les questions relatives à la pastorale du mariage.
Certaines appellent un travail ultérieur notamment
au sujet de la pratique des sacrements : la pénitence
et la réconciliation, l’eucharistie.
Dans le respect du droit canonique, ces dispositions soulignent
seulement quelques aspects plus présents dans les préoccupations
des pasteurs et des animateurs pastoraux. Elles essaient de
formuler ces orientations de manière concise et concrète.
Elles supposent un travail suivi dans les équipes diocésaines,
les paroisses et les mouvements.
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