Lettre d'information

Du baptistère à l’autel

de l’église, soit dans une chapelle latérale, et où cependant les nécessités pastorales demanderaient que l’acte baptismal lui-même se fasse dans une cuve située à l’avant de l’église, cette progression pourrait être assurée en allant chercher l’eau dans les fonts baptismaux pour la verser ensuite dans la cuve ellemême (sans oublier que celle-ci doit pouvoir se prêter à des baptêmes de bébés par immersion5). 2. En toute hypothèse, si le baptistère est placé à l’avant de l’église, il faut veiller à ce qu’il soit suffisamment « décollé » de l’autel pour apparaître comme moins central que lui et pour permettre une progression ; cette distance peut être symboliquement soulignée par le fait qu’il se trouve à un niveau plus bas que ce dernier. 3. On peut enfin préconiser la redécouverte du beau et large bénitier empli d’eau à l’entrée de l’église. S’en signer en entrant dans l’église le dimanche permettrait de manière heureuse de « resymboliser » la dynamique qui va du baptême à la table du Seigneur. Ce bénitier serait, par ailleurs, tout à fait approprié lorsque, comme à certaines fêtes ou au temps pascal, on refait le geste de l’aspersion d’eau bénite pour le rite pénitentiel.

Un double présupposé commande la pastorale : 1. Il est toujours possible d’améliorer ce qui se fait ; 2. Le plus souvent, cette amélioration ne peut se faire qu’au prix d’un compromis. Ainsi en va-t-il sur le point précis évoqué dans cette contribution : nul doute qu’on peut généralement y progresser sensiblement ; encore faut-il y tendre... Si certains prêtres demeurent perplexes, qu’ils n’oublient pas leurs équipes de baptême : elles jouent souvent un rôle positif de stimulant !

Publié le : 26 Juin 2009

L.-M. Chauvet

Institut catholique de Paris

Notes

1) Cf. P.M. GY, Die Taufkommunion der kleinen Kinder, dans Zeichen des Glaubens (Festschrift B. Fischer), Einsiedeln - Freiburg, 1972, p. 485-491. 2) Y. Congar, La tradition et les traditions, t. II, Fayard 1963, p. 183-191. 3) Cf. Y. Congar, « L’idée de sacrements majeurs ou principaux », dans Concilium n° 31 (1968), p. 25-34. 4) Cf. notre prise de position en ce sens dans Chroniques d’art sacré n° 44 (1995). 5) Rappelons que le rituel recommande prioritairement ce mode de baptême parce qu’ « il signifie plus clairement la participation à la mort et à la résurrection du Christ » (Prélim., n° 22). L’expérience pastorale montre d’ailleurs que « l’essayer, c’est l’adopter »... Rappelons en outre qu’il faut tendre à remplacer partout les bassines à confiture : sur le plan symbolique, elles sont en net déficit par rapport au mystère célébré... Articles extrait des Chroniques d’art sacré, numéro 69, 2002, © SNPLS

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