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La fête du Christ roi de l’univers comme célébration du Mystère Pascal

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compte le progrès, l’organisation, et agir en sorte que la politique tienne leur existence pour plus importante que le déploiement de sa puissance. Jésus n’a pas prêché l’anarchie, il a, dans sa prédication aux pauvres, rappelé au pouvoir politique quels étaient sa finalité et son jugement » . (13)

En définitive, il apparaît que la liturgie révisée à la demande du Concile Vatican II transforme en profondeur l’approche en la situant sur l’arrière-fond eschatologique de la célébration du mystère pascal. Alors que la fête du Christ Roi, avait été instituée par Pie XI, pour soutenir un combat en défense contre les évolutions du monde moderne, elle est devenue la charnière de l’année liturgique parce qu’elle désigne un aspect décisif du temps chrétien : si pour nous, qui vivons dans le temps, le cycle liturgique s’achève chaque année, il ne trouvera son véritable achèvement que dans les « derniers temps » dont la Pâque du Christ est l’accomplissement eschatologique. Depuis la résurrection, nous sommes dans « les temps qui sont les derniers » et dans l’attente du dernier avènement.

C’est pourquoi, en contre-point de cette réflexion sur la fête du Christ, Roi de l’univers, il serait intéressant de considérer aussi la célébration des Rameaux. Dans le cadre de la réforme de la semaine sainte réalisée sous Pie XII (1951-1956), cette célébration a fait l’objet d’une réinterprétation comparable à celle de la fête du Christ-Roi : là aussi, les transformations rituelles soulignent la dimension eschatologique de la célébration et avant tout de la procession d’ouverture de la semaine sainte.

En définitive, le triomphe de la croix célébré dans la liturgie (y compris celle du Vendredi Saint) n’est pas à la manière du monde, et il ne peut être seulement compris comme la revanche des oubliés de l’histoire. Mais dans la foi, il est la confession de la victoire eschatologique du Christ sur les forces de la mort : en accomplissant les mystères de notre rédemption, la Pâque du Fils instaure le « règne sans limite et sans fin » que chante la préface. C’est le Peuple de Dieu tout entier qui est ainsi configuré au Christ Roi pour faire du monde, la cité de justice et de paix que tout pouvoir est appelé à édifier. Contre toute idéologisation de la foi, la dimension sociale de la religion chrétienne n’est donc pas oubliée, mais elle est replacée à l’intérieur de l’histoire de la Révélation, à la lumière du mystère pascal du Christ, lui qui, à la fin des temps, remettra au Père toutes choses.

F. Patrick Prétot Institut Supérieur de Liturgie Institut Catholique de Paris

1. Cf. CONCILE VATICAN II, Constitution sur la liturgie, n 2 et 7

2. Cf. JEAN-PAUL II, Lettre apostolique pour le 25ème anniversaire de la Contitution sur la liturgie, n.6

3. Cf notre article : "Royauté et pouvoir du Christ dans l’année

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