Lettre d'information

La parole de Dieu

Par Michel Breder

toute la Bible en fonction du Christ, qui constituent une originalité chrétienne, ne doivent pas faire perdre de vue la richesse spirituelle des textes de l’Ancien Testament pris en eux-mêmes. La révélation d’un Dieu d’amour fait déjà partie du message de la première Alliance. De nombreux pasteurs estiment qu’aujourd’hui l’Église doit réfléchir en profondeur à son rapport à l’Ancien Testament. Une telle démarche requiert des lieux divers pour se réaliser. L’homélie du dimanche ne saurait y suffire.

Remarquons encore la situation toute particulière des psaumes. En tant que prières bibliques, ils sont à la fois parole de Dieu et parole adressée à Dieu. Ils nous transmettent l’écho de louanges, d’appels, de cris, de méditations, de relectures de vie, dans un langage lyrique où le corps a une grande place. Les psalmistes ont une singulière capacité à éviter les pièges de ce qu’on appelle aujourd’hui la « langue de bois » ! Plusieurs psaumes ont reçu explicitement dans le Nouveau Testament une dimension nouvelle comme prière du Christ et des premières communautés chrétiennes. Leur mise en œuvre dans la liturgie doit s’efforcer d’ouvrir à cette richesse de signification. Le jeu des pronoms est particulièrement suggestif. Le chantre ou la communauté qui prend à son compte un psaume en disant « je » ou « nous » peut ainsi s’unir à la prière du Christ lui-même, présent au cœur de l’assemblée réunie en son nom. Pensons à l’effet que produit, dans les célébrations de la Passion, le cri du Psaume 22(21), 2 : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Parole d’alliance

La communauté liturgique est habitée par la conviction qu’elle répond à une invitation de son Seigneur. Les gestes effectués, les paroles prononcées, les temps de prière silencieuse s’intègrent dans une démarche qui vise à approfondir la relation d’alliance avec lui.

L’Ancien Testament décrit à plusieurs reprises l’assemblée du peuple hébreu s’engageant solennellement à l’écoute de la Parole de son Dieu. L’une des scènes les plus évocatrices en ce sens dans la tradition juive est la séance de proclamation solennelle de la Loi par Esdras, au retour d’exil, selon Néhémie 8, 4 : « Les oreilles de tout le peuple étaient attentives au livre de la Loi. »

Dans la liturgie chrétienne, la proclamation, l’écoute, la méditation, le commentaire homilétique des textes bibliques prennent tout leur sens en fonction de la foi en la présence du Christ ressuscité, au cœur de l’assemblée. Comme le note la Constitution de Vatican II sur la liturgie (n° 7) : « Il est là présent dans sa parole, car c’est lui qui parle tandis qu’on lit dans l’Église les Saintes Écritures ».

Parole à actualiser et à transmettre

L’actualisation permanente de la parole de Dieu est l’une des caractéristiques

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