Lettre d'information

La réconciliation comme don : péché et grâce

parvenir à être bien cerné et les accusateurs font défaut, mais il reste au centre et empoisonne. La démarche qui conduit à la demande de pardon n’est pas périphérique et anodine, elle est un appel aigu à une délivrance du centre de penser et d’agir de la personne.

De la force de maintien : le regard vers le Père

Il faudra de la force à la femme pour se laisser consoler et il faudra tout autant de force à Jésus pour garder son regard tourné vers le Père. Décision après décision, il reste tourné vers le Père. Il met en actes les termes de sa propre prière lorsqu’il en fait part à ses disciples : que ta volonté soit faite. Ce faisant, Jésus oeuvre en lui-même non seulement pour la prééminence en lui du Père, sa source et sa force, mais pour la prééminence en lui de son humanité. Son humanité faisant de lui le Nouvel Adam, tel que le Créateur le désire, non déchiré par les forces de mort.

Jésus, qui par sa liberté pouvait pécher, par son attention au Père ne consent jamais à pécher. Il traverse les drames de la vie, et la sienne en compta, jusqu’à la Passion. Dès les premiers temps, ce qui est dit dans l’Evangile du massacre des innocents inscrit le drame de la violence destructrice dans la vie de Jésus. Avant même qu’il lui soit loisible de poser un acte d’enfant, d’autres ont perdu la vie à cause de lui. Ceci à cause de l’insupportable de la venue d’un homme promis par Dieu, porteur de Dieu, présence de Dieu, Dieu lui-même au plus proche des hommes, parmi eux, dans leur histoire. Ni les enfants tués, ni Jésus qui suscite involontairement leur mort ne sont partie prenante de ce drame de violence. Porter cela depuis toujours, c’est déjà porter en soi le péché des hommes. Leur volonté de nuire pour régner eux-mêmes. Leur capacité d’aveuglement total et l’hubris de la violence.

Jésus pardonnant tient, de la volonté du Père et de sa synergie avec cette volonté, la force de persévérer pour la vie : ce n’est pas seulement au-delà de la mort qu’advient en lui la résurrection. C’est déjà lors de sa vie au-delà du péché, par sa force à tenir du Père, à participer à la vie du Père. Et en cela à vivre la simplicité, la pauvreté d’un homme face à son Dieu.

De la force pour vivre le précaire comme une histoire : "ne pèche plus" (8,11)

Cette nouvelle loi ne cherche pas la totalité du bien ou du mal, mais dit "ne pèche plus" (8, 11). Icila réconciliation est plus que l’accès à l’effacement inconséquent des péchés ; elle est accès à celui qui pardonne et tient l’avenir dans ses mains. Ses mains qui pour être miséricordieuses sont responsables : "ne pèche plus". Le pécheur pardonné n’est pas redevenu comme il était avant son péché, il est toujours après son péché et dans l’incapacité de pécher de nouveau comme s’il était inconséquent : c’est pour ouvrir son avenir qu’il lui a été pardonné, il ne peut l’obérer sans faute

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