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Le culte des saints dans l’Eglise catholique

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culte n’est pas antérieur à la fin du 16ème siècle et, au 17 ème, il passe encore pour un mot rare. C’est pourquoi il nous faudra analyser les formes que revêt le culte des saints pour en préciser la signification. Entre le culte liturgique et le culte populaire les connotations ne seront pas toujours les mêmes. Mais sa nature s’éclaire aussi en référence à ses origines et à la manière dont il s’est développé.

Comment s’exprime le culte des saints ?

L’anniversaire local des martyrs

Nul n’ignore que ce sont les martyrs qui, les premiers ont été l’objet de la vénération de l’Eglise locale. "Nos seigneurs les martyrs et les victorieux" ont toujours tenu le premier rang dans le souvenir des fidèles. C’est que le martyre est la plus haute expression de la foi et la communion la plus intime au mystère pascale du Christ. Mais, si l’anniversaire de la naissance au ciel du martyr rassemble la communauté des frères autour de sa tombe, les formes qu’emprunte la vénération populaire sont identiques à celles dont on entoure la mémoire des autres défunts.

On se rassemble pour le repas-souvenir - le refrigerium - et souvent on célèbre l’eucharistie, comme en témoigne au 3ème siècle la Didascalie des Apôtres. C’est une Eucharistie toute joyeuse pour le triomphe du Christ dans l’un des membres de son corps.

La prière adressée aux martyrs

Le passage de la vénération des défunts à celle des martyrs se manifeste avant tout dans les formes de la prière. Les inscriptions paléo-chrétiennes abondent en formules de prière pour les défunts : Requiescat in pace, Vivat in Christo. Mais quelques-unes s’adressent au défunt lui-même : Vivas in Christo et pete pro nobis, Pete pro coniugo. La prière directement adressée aux martyrs est plus fréquente que celle qui s’adresse aux défunts, car on est sûr que la mort leur a ouvert d’emblée la porte du ciel. Les inscriptions découvertes en 1915 à la catacombe de Saint-Sébastien à Rome renferment de nombreuses prières adressées à Pierre et à Paul : Paule et Petre, petite pro Victore. Or ces inscriptions remontent aux années 260.

Si l’on prie le martyr, comme on prie parfois les autres défunts, on ne prie jamais pour lui. On intercède par lui, car on estime qu’il n’a aucun besoin des suffrages de la communauté, mais qu’il est une puissance près de Dieu. Le passage du pro et per constitue en quelque sorte la canonisation dans l’Eglise ancienne. Il procède spontanément de la conscience du peuple chrétien, mais requiert la ratification de l’évêque. Augustin expose à nouveau clairement la distinction entre les deux formes de prière.

"Si nous faisons mémoire des martyrs, en prenant place à la table du Seigneur, ce n’est pas afin de prier pour eux, comme pour les autres défunts qui reposent dans la paix, c’est bien plutôt afin qu’ils prient pour nous, et que nous suivions leurs traces. Car ils ont accompli cet

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