Lettre d'information

Le culte des saints dans l’Eglise catholique

Accueil > Liturgie > Liturgie et Sacrements > L’année liturgique > Les temps liturgiques > Le culte des saints dans l’Eglise catholique

sur la célébration de l’anniversaire des martyrs (vers 155), précise déjà clairement la nature de ce culte, car elle ajoute :

« Nous adorons le Christ, parce qu’il est le Fils de Dieu ; quant aux martyrs, c’est en leur qualité de disciples et d’imitateurs du Seigneur que nous les aimons. »

Deux siècles et demi plus tard, Augustin précisera : "Si nous honorons les martyrs, nous n’élevons d’autel à aucun d’eux." Mais il faut lire cette page dans laquelle l’Eglise catholique reconnaît l’exacte formulation de sa doctrine au culte des saints.

En effet, quel évêque montant à l’autel, dans les lieux où les corps des saints sont ensevelis, a-t-il jamais dit : Nous offrons à toi, Pierre, ou Paul, ou Cyprien ? Ce que l’on offre, on l’offre à Dieu qui a couronné les martyrs, auprès des tombeaux de ceux qu’il a couronnés, afin que les lieux eux-mêmes encouragent à une plus grande ferveur pour aiguiser la charité envers eux, que nous pouvons imiter, et envers lui, dont l’assistance nous permettra de le faire.

Nous rendons aux martyrs le même culte d’affection et de solidarité que l’on rend en cette vie aux saints hommes de Dieu dont nous constatons que le coeur est prêt à subir les mêmes souffrances pour la vérité de l’Evangile. Toutefois, nous honorons les martyrs avec un plus grande ferveur parce que celle-ci est plus assurée, maintenant qu’ils ont triomphé de tous les combats ; nous célébrons par une louange plus confiante ceux qui sont déjà victorieux dans une vie plus heureuse, de préférence à ceux qui sont encore dans les luttes d’ici-bas.

Mais le culte d’adoration (pour les grecs, "latrie"...) est une obligation due proprement à la divinité. Nous le rendons et nous enseignons à le rendre à Dieu seul. Or, c’est de ce culte que relève l’oblation du sacrifice et c’est pourquoi on taxe d’idolatrie ceux qui vont jusqu’à rendre un tel culte aux idoles. En aucune manière nous ne rendons un tel culte, ni nous ne prescrivons de le rendre, à aucun martyr, à aucune âme sainte, à aucun ange Et quiconque tomberait dans une telle erreur, on le reprend, selon la sainte doctrine, afin qu’il se corrige ou qu’il se tienne sur ses gardes.

Mais autre chose est ce que nous enseignons, autre chose, ce que nous supportons ; autre chose, ce qu’il est ordonné de corriger et, en attendant que nous l’ayons corrigé, ce que nous sommes contraints de tolérer. (3)

LES FORMES DIVERSES DU CULTE DES SAINTS

La dernière phrase d’Augustin ouvre déjà quelques perspectives sur les déviations possibles du culte des saints, mais son exposé dit clairement que la notion de culte n’a pas le même sens selon qu’on l’attribue à Dieu et aux saints. Dans le latin chrétien, comme dans le latin classique, le mot cultus revêt toute une gamme de significations, qui va de la culture des champs à l’action d’honorer ses parents, sa patrie ou les dieux, en passant par le genre de vie. En français, l’usage du mot

<< 1 2 3 4 5 6 7 >>

Enregistrer au format PDF  Version imprimable de cet article

Sur le même thème :