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Noël : vers notre éternelle jeunesse

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ces mystères qui n’ont probablement leur explication que dans d’autres mondes et dont le pressentiment nous émeut le plus dans la vie et dans l’art. " (A la recherche du temps perdu, Gallimard, Pléiade, 1989, t. 4, p. 610).

Le Verbe qui est à jamais dans le sein du Père, nous l’adorons à Noël porté dans ses bras par sa Mère, la Vierge Marie : double quiétude exprimée par un joyau de psaume : " Je tiens mon âme en paix et silence ; comme un petit enfant contre sa mère, comme un petit enfant, telle est mon âme en moi. " (Ps 130, 2) Bernanos a su donner à la vieille Prieure dans son Dialogue des Carmélites, à propos du petit pâtre qui prie en gardant ses moutons, des paroles qui sont un appel à l’enfance éternelle au terme de l’existence : " Cette simplicité de l’âme, ce tendre abandon à la Majesté divine qui est chez lui une inspiration du moment, une grâce, et comme l’illumination du génie, nous consacrons notre vie à l’acquérir, ou à la retrouver, si nous l’avons connu, car c’est un don de l’enfance qui le plus souvent ne survit pas à l’enfance... Une fois sorti de l’enfance, il faut très longtemps souffrir pour y rentrer, comme tout au bout de la nuit, on retrouve une autre aurore. Suis-je redevenue enfant ?... " (Œuvres romanesques suivies de Dialogue des Carmélites, Gallimard, Pléiade, 1961, p. 1586)

Venu dans le monde par le mystère de sa Nativité humaine, Jésus, le Verbe fait chair, est venu prendre sur lui notre vieillissement : il est l’Agneau qui porte nos péchés par ses souffrances et sa mort ; il est aussi l’Aigle qui renouvelle notre jeunesse. Il est le Pasteur qui nous conduit aux sources de la vie, lui qui dira à la Samaritaine : " Qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; l’eau que je lui donnerai deviendra en lui source d’eau jaillissant en vie éternelle. " (Jn 4, 14) L’eau vive, qui est aussi Fleuve de Vie (Ap 22, 1), symbolise le mystère de l’Esprit Saint, Don de l’Amour divin : Jésus et son Père nous donnent leur Esprit, qui est source authentique de jouvence.

Puisque, dans les Ecritures, les textes s’appellent les uns les autres et s’éclairent mutuellement, laissons chanter un autre psalmiste : " Envoie ta lumière et ta vérité : elles me guideront, me mèneront à ta montagne sainte, jusqu’en tes Demeures. Et j’irai vers l’autel de Dieu, jusqu’au Dieu qui réjouit ma jeunesse. " (Ps 43, 3-4 dans la version grecque) Le Prologue nous le révèle : Jésus est la lumière véritable qui éclaire tout homme (Jn 1, 9) ; il est aussi " plein de grâce et de vérité " (1, 14) comme Fils unique. En lui, nous pouvons devenir enfants de Dieu, nous réjouir dans une jeunesse qui ne se flétrira pas.

Le mystère de Noël trouve son déploiement dans celui de l’Epiphanie, " manifestation " ou " apparition " de Jésus, la Lumière du monde. Pour rester jeune, pour redevenir enfant, nous avons besoin de nous exposer longuement à cette lumière de vie et

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