Lettre d'information

Note théologique sur la présidence liturgique

Accueil > Art sacré > L’art sacré > Aménagement liturgique > Siège de présidence > Note théologique sur la présidence liturgique

sens profond de la liturgie chrétienne redécouvert au XXe siècle.

Comme nous l’ont montré les textes cités plus haut, la théologie de la liturgie développée par Vatican Il invite à mettre en valeur la réalité de l’assemblée chrétienne comme rassemblement où prêtre et assemblée célèbrent ensemble le mystère du Christ, même s’ils ont chacun leur rôle propre à jouer. Quand le concile parle de « sanctuaire », il est incontestable qu’il l’entend dans le sens étroit qui était le sien autrefois. Mais depuis trente ans, le Peuple de Dieu étant déclaré « saint », le sanctuaire peut s’entendre dans un sens plus large, celui de l’ensemble de l’église. Ne parle- t-on pas d’ailleurs couramment d’un « sanctuaire marial » ? Il ne fait aucun doute pour personne qu’il s’agit d’un lieu de culte où se déroule un pèlerinage à la Vierge. L’évolution effective des assemblées et des liturgies depuis Vatican Il estompe la délimitation faite qui existait jadis entre le sanctuaire et la nef : les laïcs entrent dans le sanctuaire pour faire une lecture, animer les chants, ou ils montent à l’autel pour remplir le service de la communion en retour, certains prêtres se placent au premier rang des fidèles pour chanter le Kyrie devant le crucifix, ou pour dire l’oraison d’ouverture tournés vers l’autel. Aucun prêtre n’enlève plus sa chasuble, comme le faisait le prédicateur autrefois, avant de traverser la nef, considérée comme un lieu profane, pour monter en chaire.

Quoi qu’il en soit des manières de faire et des habitudes de chaque communauté, la spécialisation de la présidence se traduit bien sûr dans l’organisation de l’espace. « Le siège du prêtre célébrant doit exprimer la fonction de celui qui préside l’assemblée et dirige sa prière. Par conséquent, il sera bien placé s’il est tourné vers le peuple, et situé à l’extrémité du sanctuaire, à moins que la structure de l’édifice ou d’autres circonstances ne s’y opposent, par exemple si la trop grande distance rend difficile la communication entre le prêtre et l’assemblée des fidèles. On évitera toute apparence de trône. On placera à l’endroit le plus approprié du sanctuaire les sièges pour les ministres, afin qu’ils puissent facilement accomplir la fonction qui leur est confiée ».(19)

On verra dans les articles qui suivent comment de nombreux emplacements sont possibles. L’important est que le président puise établir un bon contact avec ceux à qui il s’adresse ou au nom de qui il parle. Un micro est le plus souvent nécessaire mais il faut se méfier que l’exigence d’être entendu n’amène le président à rester indument devant l’autel ou à l’ambon, souvent seuls lieux sonorisés. Non seulement ces deux « lieux » seraient alors détournés de leur sens et de leur fonction en devenant une sorte de tribune (ce qui est très grave), mais il faut aussi que le

<< 1 2 3 4 5 >>

Enregistrer au format PDF  Version imprimable de cet article

Sur le même thème :