Rouge, des promesses de Dieu et de sa miséricorde pour son peuple infidèle et pécheur, de la victoire du Christ Ressuscité sur la mort à laquelle nous associe le baptême. Ainsi, dans cet itinéraire biblique de la veillée pascale, c’est le récit global du salut qui est comme implicitement contenu. L’organisation des lectures des dimanches de carême offre un itinéraire du même type. Chaque année, au fil des cinq dimanches, les lectures de l’Ancien testament s’enchainent et racontent les évènements décisifs de l’histoire du salut, tandis que la lecture apostolique et l’évangile s’éclairent réciproquement.
La lecture semi-continue des livres est une manière de faire entendre le récit biblique. Cette lecture semi continue est présente dans le lectionnaire des dimanches en particulier pour les évangiles ; elle est encore plus développée dans le lectionnaire férial. À ce propos il n’est pas sans importance de se rappeler que, selon les normes liturgiques, ce lectionnaire a la priorité sur le lectionnaire des saints durant les jours de la semaine.
« Le lectionnaire férial propose des lectures pour chaque jour de la semaine pendant toute l’année. Ce sont donc ces lectures qu’on prendra le plus souvent, les jours où ils sont assignés. (…) Si la lecture continue de la semaine est interrompue, à cause d’une solennité, d’une fête ou de quelque célébration particulière, il sera permis au prêtre, en considérant l’organisation des lectures de toute la semaine, ou bien de réunir aux autres les passages qu’il devra omettre, ou bien de décider quels textes devra l’emporter sur d’autres. 3 »
La norme exprime clairement que la lecture de l’Écriture ne doit pas être trop fragmentée et ponctualisée pour chaque célébration, mais qu’au contraire, il faut tenir au long des jours, le fil de la lecture semi-continue ; ainsi s’établit une durée au sein même du temps liturgique. Récit des patriarches et de l’exode, cycle d’Élie et d’Élisée, histoire des royaumes d’Israël et de Judas, de l’exil et du retour dont les prophètes sont les protagonistes autant que les rois ou les prêtres, récit des actes des Apôtres ou lecture des lettres apostoliques en prise avec la vie des communautés destinataires, le Dieu qui se révèle dans l’histoire des hommes et par des hommes ne délivre pas une parole extrinsèque et étrangère à notre humanité. Grâce aux récits du salut proclamés dans la liturgie, les fidèles d’aujourd’hui peuvent s’identifier comme membres de ce peuple de Dieu, car cette histoire ne leur est pas étrangère, elle est leur histoire.
Cependant, le récit biblique ne se présente pas comme purement linéaire, suivant chronologiquement les évènements de l’histoire du salut. Il s’élabore par une relecture incessante des évènements antérieurs, par une reprise des Écritures qui déjà les rapportent et les
