Lettre d'information

Quand l’Église lit l’Écriture

interprètent.

Ainsi les livres de l’Exode, des Nombres et du Deutéronome donnent trois lectures des évènements de la libération d’Égypte et de la traversée du désert. Le même évènement du don de la manne est présenté comme la pure merveille du don de Dieu dans le livre de l’Exode 4 ; mais lorsqu’Israël aura été mis à l’épreuve de sa propre infidélité, confronté à l’échec de son établissement sur la terre promise qui ne fut pas cette terre où régnait la justice, le livre du Deutéronome relira l’épisode de la manne comme celui de l’épreuve de la foi ; au désert, au jour le jour le Peuple de Dieu a appris que « l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu 5 » . Dans les évangiles, ces récits concernant la manne deviendront l’arrière-fond pour comprendre la tentation de Jésus au désert ou le sens du miracle des pains donnés à la foule 6. La promesse faite à David d’une descendance stable et pour toujours 7 va se muer ou s’élargir dans les psaumes et chez les prophètes comme Isaïe, en attente du Messie, le roi qui établira le règne de Dieu, règne de justice et de paix. Ézéchiel décrit le temple nouveau, ce temple où l’on offrira un sacrifice pur et sans tache que ne réalisait pas celui de Salomon où le nom de Dieu a été profané par la présence d’idoles 8 ; cette vision d’Ézéchiel est reprise et amplifié dans l’Apocalypse. On pourrait multiplier les exemples.

La solidité de la parole d’alliance de Dieu avec son peuple, l’assurance de sa promesse sont les appuis qui mettent en route cette relecture de l’histoire dans la foi au Dieu des Pères et l’attente de sa manifestation. Le Dieu de l’alliance et de la promesse est vrai et fidèle. Appuyés sur cette solidité de Dieu (« mon roc », « mon rempart » aiment répéter les psaumes), les prophètes, les sages d’Israël interprètent le présent à la lumière de l’alliance et de la promesse de Dieu avec les pères et de son engagement pour le salut de son peuple ; ainsi les Écritures, d’écrits anciens repris en des écrits nouveaux, cheminent avec le peuple vers la plénitude de leur sens.

« Il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait »

Dans le Nouveau Testament, ce processus de relecture prend un tour nouveau. La personne de Jésus Christ, Verbe fait chair, mort et ressuscité pour nous, communiquant l’Esprit de Dieu, devient le centre des Écritures. Accomplissant les Écritures, il en est lui-même l’interprète.

« ‘Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ?’ Et partant de Moïse et de tous les prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait 9 . »

À sa suite, les auteurs du Nouveau testament vont relire à nouveau

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