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Sanctoral et année liturgique

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Christ, saisis en eux-mêmes (Évangile) ; ou dans leur préparation historique (Ancien Testament), ou dans leur prolongation historique (le reste du Nouveau Testament). Cette dimension historique entraine fatalement un déroulement temporaire de la présentation du mystère du Christ, et, si en fait, ce déroulement s’effectue dans les limites d’une année liturgique, le principe même d’un tel déroulement échappe aux accidents de l’histoire. Le Temporal porte donc bien son nom : le déroulement temporel de ce cycle est la réplique nécessaire du déroulement historique de l’acte sauveur.

Dans le présent de la vie liturgique, cet acte sauveur nous atteint par le moyen de la célébration eucharistique, vers laquelle converge tout le service de la Parole. L’eucharistie nous livre la source de tous les renouvellements spirituels, le Christ en personne, qui y intervient comme le principe actif de notre conformation à lui. Dans la célébration eucharistique qui en constitue la base commune et uniforme, le cycle liturgique trouve dans le principe de son efficacité, et il nous applique cette puissance de transformation selon les modalités premières qu’a distinguées le service propre de la Parole qui y a introduit. Ici, comme partout, la Parole qui propose et le Sacrement qui opère se prêtent concours pour réaliser en chacun des participants l’imitation du Christ.

3- Dans le Sanctoral également, service de la Parole et service eucharistique se complètent pour assurer cette imitation du Christ, mais ils y parviennent par une voie spéciale. Dans le Sanctoral, le service de la Parole conserve la même structure générale que dans le Temporal, mais il y reçoit un contenu particulier. Les lectures bibliques y sont choisies en fonction du saint qu’on célèbre (messe propre), ou en fonction de la catégorie de saints à laquelle il appartient (messe du commun). Dans quelques Églises anciennes, on en vint même à remplacer la lecture biblique par la lecture de la Passion ou de la vie du saint, selon le principe qui se trouve encore appliqué dans l’Office. Cette façon d’orienter le choix des lectures bibliques a une portée à la fois doctrinale et salutaire qu’il faut dégager, car le Sanctoral y trouve l’une de ses deux justifications majeures.

Chaque saint canonisé (par canonisation formelle ou équivalente) est une imitation « réussie » du Christ. De ce premier point de vue, si bien souligné dans le passage du martyre de Polycarpe que nous avons cité, la vie de chaque saint nous adresse un appel, à travers lequel retentit l’appel même du Christ. Ce reflet du Christ nous renvoie au modèle par excellence, et la lecture biblique, qui a été choisie comme critère et illustration de la vie de tel saint, nous impose de voir Jésus à travers ce « disciple et imitateur du Seigneur ».

Reflet partiel et imparfait du Christ, chaque saint prend rang dans un long cortège que le déroulement

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