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Sanctoral et année liturgique

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et, pour cette période, il faut aller chercher les formulaires du Sanctoral (saint Étienne, saint Jean, les saints Innocents), et le tout fut placé en tête du Temporal. Auparavant, on le voit par le vieux recueil que l’on appelle le sacramentaire léonien, Noël se trouve encore placé à la fin de l’année liturgique, et il est mêlé au Sanctoral de cette fin du mois de décembre. Cette ancienne place était conforme à la place que Noël et l’Épiphanie occupent dans le Ménée byzantin ancien et actuel.

Dans tous ces faits, l’on ne verra pas de simples accidents historiques. Si l’on se reporte à la vieille Depositio martyrum romaine qu’a reproduite le Chronographe de 354, l’on constate que le Natale du Christ (25 décembre) y est placé en tête de liste. Le cortège des saints martyrs est ouvert par leur Chef, par le Natale de celui de qui ils reçurent la force de témoigner et qu’ils imitèrent. Dans ce fait liturgique, une donnée doctrinale est incluse, qui se trouve être admirablement dégagée par la Lettre dans laquelle l’Église de Smyrne annonça la mort de son évêque Polycarpe, à l’Église de Philomelium et « à la sainte Église universelle » :

Jamais nous ne pourrons ni abandonner le Christ, qui a souffert pour le salut de ceux qui sont sauvés dans le monde entier… ni rendre un culte à un autre. Car lui, nous l’adorons, parce qu’il est le fils de Dieu ; quant aux martyrs, c’est en leur qualité de disciples et d’imitateurs du Seigneur que nous les aimons ; et ils en sont bien dignes par leur attachement sans borne à leur roi et maître 3 .

2- L’on voit qu’entre le Temporal, qui célèbre les mystères du Christ, et le Sanctoral, qui célèbre ses « imitateurs » les liens liturgiques recouvrent une liaison proprement doctrinale que souligne, avec encore plus de force, le fait que les messes du Sanctoral sont construites sur le même plan que les messes du Temporal. C’est un truisme que de le noter, mais il est bon d’attirer l’attention sur des faits de ce genre, que l’on ne remarque plus, tant l’on y est habitué, et dont on ne songe pas à dégager le sens.

Comme le Temporal, le Sanctoral est lui aussi un « cycle biblique » et « eucharistique ». En tant que cycle biblique, il fait constamment la liaison entre le Christ et les saints qu’il célèbre, car, d’un côté, toute la Bible nous renvoie au Christ, et, de l’autre, chaque péricope tente de se raccorder à ce qu’il y a d’original dans le saint célébré, que celui-ci soit considéré dans la singularité de sa vie personnelle (messe propre) ou qu’il soit rangé dans la catégorie chrétienne qu’il a illustrée (commun des martyrs, des vierges, etc…).

Mais, en tant que cycle eucharistique, le Sanctoral se trouve encore plus étroitement lié au Christ et à son mystère, puisque, après la diversité relative de la première partie de la messe, toutes les messes du

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