Lettre d'information

Une certaine qualité de présence : l’autel (CAS)

Accueil > Art sacré > L’art sacré > Aménagement liturgique > Autel > Une certaine qualité de présence : l’autel (CAS)

Mouvement liturgique a donc fini, apparemment, par l’emporter, même si de manière paradoxale nous constatons en même temps, dans tel ou tel pays, une baisse d’intérêt pour la liturgie participative ainsi qu’un certain retour de l’accentuation monumentale, de la scénographie et même de l’esthétisme. Ainsi au Colloque international « Églises d’aujourd’hui, patrimoine de demain » qui s’est tenu à Paris en novembre dernier, ce sont précisément les rapports sur les pays pilotes en construction d’églises (Allemagne, Suisse, subsidiairement Italie et États-Unis) qui ont exprimé cette tendance à la monumentalité et à la scénographie qui, en France, n’est pas étrangère au succès de la cathédrale d’Evry. Nous avons déjà parlé de tout cela dans un article sur l’architecture d’église après 1980 (Chroniques d’art sacré n°42, été 1995). Il n’est pas nécessaire d’y revenir ici, sauf à dire, pour les pays que nous venons de mentionner, que les résultats de certains grands concours ne sont pas tellement significatifs. Il se peut que nombre d’autres églises tendent plutôt, comme c’est le cas en Belgique, à élargir et à stabiliser l’attention à la liturgie.

Pour ce qui concerne l’autel, l’accentuation de l’aspect esthétique (ou artistique) peut lui aussi poser des problèmes. Pour réussir pleinement un autel, il faut une longue expérience, une sorte de connaturalité profonde, et peu nombreux sont ceux qui y arrivent. Un exemple seulement, réalisé dans un contexte extrêmement difficile le nouveau petit autel de célébration de la chapelle de la Vierge dans la grande église de pèlerinage d’Eisiedeln en Suisse (septembre 1997). A notre sens, une étonnante réussite, toute de discrétion, de douceur et pourtant de rigueur — de simplicité et de noblesse. Elle nous rappelle que la qualité de présence ici, est toujours liée au mystère de la Personne et des personnes. Et que c’est là, toujours, que se situe le génie chrétien du lieu.

Frédéric Debuyst, Chroniques d’art sacré n°53, 1998

(1) voir le compte-rendu du livre de F. Debuyst Le Génie chrétien du lieu ici même, dans les notes bibliographiques p. 29 (NDE). (2) Les Actes de ce colloque paraîtront prochainement

Illustrations vignette : Autel Notre Dame de l’Arche d’(Alliance (c) Département art sacré, CEF

<< 1 2 3

Enregistrer au format PDF  Version imprimable de cet article

Sur le même thème :