Lors d’un dimanche de Carême, une accompagnatrice de catéchumènes me confiait ses interrogations : " Je crains que pour ce nouveau baptisé, ce ne soit difficile après le baptême...Ce n’est pas le tout d’avoir des baptisés adultes... dans quelle communauté chrétienne vont-ils trouver leur place ? Où entendront-ils une homélie nourrissante ?" Certains répondront qu’il leur faut passer de l’Église idéalisée à l’Église réelle. Cependant, dans les liturgies du Temps pascal, la place marquée des néophytes nous encourage à ne pas être quitte de la responsabilité fraternelle et à ne pas perdre de vue leur fragilité enthousiaste ou silencieuse.
Telle est l’inscription d’une phrase de saint Augustin qui figure en ce moment sur le parvis de Notre-Dame de Paris. À l’heure de la saturation des réseaux, qu’ils soient routiers ou sociaux, il est bon de lire au cœur de la ville qu’existe une voie non saturée, une voie toujours libre. De la procession des Rameaux à celle de la nuit pascale derrière l’unique cierge, la liturgie a fait de l’Église un peuple voyageur, conduit par son Seigneur.
Peu après sa renonciation au ministère de Pierre, Benoît XVI expliquait aux prêtres du diocèse de Rome, l’importance à ses yeux que le Concile ait commencé son travail par la liturgie. En effet, disait-il en substance, c’est le mystère pascal qui est au centre de la vie chrétienne et c’est seulement à partir de cette rencontre avec le Ressuscité que le chrétien va au monde. Pour Benoît XVI, Vatican II a été l’occasion de redécouvrir la profondeur de la liturgie, qui était alors divisée « presqu’en deux liturgies parallèles » : entre le Missel romain pour le prêtre et les livres de prières pour l’assemblée. Il a donc fallu traduire la liturgie en paroles plus proches du cœur, afin qu’elle devienne un dialogue entre le prêtre et le peuple et que ce soit une unique liturgie qui parvienne jusqu’au peuple, tout en étant profonde : « Intelligibilité n’est pas banalité », avait souligné Benoît XVI. La revue Célébrer s’est inscrite depuis des dizaines d’années dans cet effort d’intelligibilité et d’unité de la liturgie. Soutenons-nous mutuellement sur ce chemin de foi et de raison.
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