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Découverte : les fresques de Marie Baranger dans les Landes

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dans des tonalités de bruns et de rouges ; son dessin est particulièrement précis et fouillé. La fresque la plus originale est peut-être le Chemin de Croix réalisé durant le Carême 1943 dans l’église Saint-Barthélémy à Poyanne. L’œuvre se déploie en une frise de 1 mètre de haut sur les deux murs collatéraux, traitée dans une gamme colorée très sobre de gris, ocres et roux. Un ancien enfant de chœur de l’époque se rappelait qu’elle « ne plaisait pas beaucoup aux paroissiens en raison de sa modernité » mais que l’abbé Pascoualle, curé de Poyanne et de Saint-Geours d’Auribat, avait encouragé vivement l’artiste dans son parti.

Des fresques ont été détruites. Celle de Saint-Pierre-du-Mont peinte en 1941 était sans doute, avec ses cent mètres carrés, le plus grand ensemble landais. L’église dut être fermée le 22 novembre 1985, les voûtes menaçant de s’effondrer. Les travaux détruisirent les décors de la nef et des fresques du chœur, sans conserver de trace documentaire. Quelques témoignages ont été recueillis depuis, grâce au dossier de 1975 des Bâtiments de France. Le programme se déployait sur la travée droite, les absidioles Nord et Sud et la coupole. Au-dessus de l’autel, de part et d’autre de la Gloire, Saint Pierre dans une barque (à gauche) était appelé par Jésus (à droite). Le bandeau à la base de la coupole, peint d’une couleur sombre portait le texte (en latin) « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon église ». Au Nord était peint son martyre. Dans les absidioles Baranger retraçait des épisodes du Jeudi Saint : Cène, lavement des pieds, Apôtres. Sur les travées droites, au Sud, une « leçon de catéchisme » regroupait des enfants autour de Jésus sous le grand tilleul de l’église, avec l’inscription « laissez venir à moi les petits enfants ». Au Nord, était représenté le Jardin des Oliviers ; sur les pilastres, deux grandes figures : « la chaire de Saint Pierre », « Je crois à la Sainte Eglise ». L’autre fresque détruite, seule à illustrer un thème profane de la région, fut peinte dans la grande salle paroissiale de Villeneuve-de-Marsan, en novembre 1942. Ce « paysage des Landes » s’établissait en une frise de 30 m2. Selon les notes de l’artiste, étaient représentés Villeneuve, des montagnes, des troupeaux, une prairie, un bois, des landes (au fond de la salle), des travaux des champs (moissons, vendange). L’artiste avait fait poser des enfants du village. Des trente et un lieux recensés par Aurélie Richard sur le territoire français, plusieurs fresques de Marie Baranger ont disparu, par méconnaissance, dans huit édifices, dont sept à caractère religieux. Etant donné l’intérêt du travail de cette artiste, il serait utile de protéger toutes celles qui nous restent dans les Landes.

Extrait de « A propos de Marie Baranger et de ses fresques dans les Landes (1940-1943) » par Françoise

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