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Découverte : les fresques de Marie Baranger dans les Landes

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avoir marqué un tournant, en janvier 1935. Cette fresque, exécutée sur la façade d’une maison de Billancourt, représentait deux personnages. Le premier tenait une maquette d’église et le second (inspiré de Lorenzetti) un flambeau. Respectivement accompagnés des inscriptions « recta ratio factibilium » et « recta ratio agibilium », ils personnifiaient les notions thomistes d’« Ars » (l’Art qui dirige la fabrication des œuvres) et de « Prudentia » (la Prudence qui dirige l’accomplissement des actes). Au dos d’une photographie qu’elle conserva de cette fresque l’artiste nota : « naissance d’Art et Louange ». L’association du même nom naquit en effet en 1936 mais Marie Baranger hésitait encore à s’y engager pleinement. Elle prépara encore un diplôme d’herboriste. Sa formation, tournée certes vers l’art mais aussi vers le « service » trouva en 1939 sa voie : désormais, cette artiste douée allait se consacrer au service missionnaire d’Art et louange, tout en continuant à travailler comme fresquiste. En 1944 elle rejoignit le Tiers Ordre franciscain. En 1976, après avoir parcouru le monde, elle revint dans sa région natale. Elle s’arrêta de peindre en 1986, sa vue ne le lui permettant plus. Elle mourut le 14 juillet 2003 à Poitiers.

On lui doit la vaste exposition « L’Art religieux d’aujourd’hui » organisée à l’Hôtel de Rohan, de mai à juillet 1934, qui résumait le travail de trois décennies et dont le caractère novateur – malgré son côté disparate - frappa les esprits. C’est à la suite de cet incontestable succès que Joseph Pichard, en 1935, devait créer la revue l’Art sacré.

« Art et Louange » : une réflexion sur le créateur, la création et l’art sacré

L’association fut déclarée officiellement le 13 novembre 1936 ; son Président était Pierre Baranger, sa Secrétaire et Trésorière, Marie Baranger, et son siège social, l’appartement que partageaient le frère et la sœur à Paris n° 6, rue de Seine. Selon la déclaration officielle, « Art et Louange », service missionnaire, avait pour but de « rendre au Saint-Sacrement, par l’art sacré, l’honneur qui lui [était] dû ». Le principe en était de s’adresser aux artisans locaux pour leur demander de créer des objets pour le culte avec les matériaux et dans les techniques qui leur étaient familiers : une proposition très nouvelle, dans une Eglise où rares étaient ceux qui contestaient la façon dont l’évangélisation avait fait table rase des cultures autochtones, et imposé l’art européen (de Saint-Sulpice essentiellement.)

Une conférence qu’elle donna à Rome en novembre 1965 aux Pères du Concile Vatican II nous permet d’avoir une idée précise de l’esprit dans lequel Baranger travaillait, convaincue que « c’[était] dans les traditions des autochtones et dans les arts […] que se montr[ait] toute la force créatrice des peuples et que se

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