Lettre d'information

Découverte : les fresques de Marie Baranger dans les Landes

Accueil > Art sacré > Un patrimoine vivant > Expositions, découvertes > Découverte : les fresques de Marie Baranger dans les Landes

manifest[ait] leur âme religieuse ». La symbolique des signes, formes, nombres, images etc. était à la base de tous les arts religieux ; on se devait d’étudier ces signes et ces formes, pour en extraire les éléments universels et les réutiliser ensuite dans le catholicisme. Il fallait se mettre à la recherche des simples artisans des villes et villages : « forgerons, bijoutiers, ivoiristes [sic], modeleurs, même cordonniers », qui, « chrétiens ou non », avaient « gardé le contact avec matériaux et traditions ». On leur confiait alors la fabrication des objets pour le culte, calices, ostensoirs, croix, chandeliers etc. en leur proposant les dessins sommaires et sans cote qu’ils pourraient compléter et modifier à leur gré dans « une inspiration […] accordée à leur métier ». Détail complémentaire et intéressant, Baranger notait au passage le décalage avec les attentes des chrétiens et du clergé qui, « la plupart du temps » préféraient à ces œuvres, dont la beauté séduisait « de grands artistes de Paris » des objets « achetés à l’étranger – plus brillants et plus symétriques ».

Art et Louange participa à quelques expositions spécialisées : en 1939, à Genève (première exposition missionnaire) ; en 1947, à Lucerne (Exposition nationale missionnaire) ; en 1948, à l’Université de Fribourg (exposition spécifique). Le pape Pie XII ayant proclamé « sainte » l’année 1950, de nombreuses manifestations furent préparées dans les grandes villes européennes. A Paris, le gouvernement français programma deux grandes expositions et pour organiser la section française de l’exposition missionnaire internationale de Rome, le Ministre des Affaires étrangères Robert Schuman proposa Marie Baranger, « très bien introduite dans les milieux diplomatiques et ecclésiastiques ». Elle partit en Afrique en 1949, recommandée auprès des Vicaires apostoliques africains, visita plusieurs pays. Ce voyage initia la série de ses nombreux déplacements : Baranger se rendit pour Art et Louange au Maroc, en Algérie (en 1951), en Jordanie, en Syrie, au Pakistan, en Irak, en Iran (1957), en Inde (1958), au Japon, au Vietnam (1960), décorant au passage nombre d’églises (on peut citer au Sénégal sa grande fresque des martyrs de l’Ouganda, en Inde celle du Trivandrum de Kerala, à Nagasaki celle du Christ de la Paix). Baranger, qui mena cette vie jusqu’en 1980, expliqua qu’elle associait son travail de fresquiste à celui des artisans locaux. « Je ne me suis jamais senti le droit de représenter le Christ en Africain, ni Notre-Dame en femme chinoise. […] Mais dans les fresques, sont intégrés personnages et rites du pays. […] C’était un dialogue sans parole, un partage ».

Baranger fresquiste : tour d’horizon sur son œuvre dans les Landes.

Les hasards de l’histoire amenèrent Marie Baranger dans les Landes. Son frère cadet fut nommé en avril 1940 au Service des

<< 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 >>

Enregistrer au format PDF  Version imprimable de cet article

Sur le même thème :