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La Croix dans la liturgie

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« Je n’ai rien voulu savoir parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié » (1 Co 2, 2). C’est par cette phrase lapidaire de la première lettre aux Corinthiens que l’apôtre exprime avec le plus de force la place centrale de la croix dans la révélation chrétienne. Les confessions de foi en contiennent l’écho sans cesse pris nous croyons au Christ qui « a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort ». Le Catéchisme e l’Église catholique affirme que ((le mystère pascal de la Croix et de la Résurrection du Christ est au centre de la Bonne nouvelle que les apôtres et l’Église à leur suite, doivent annoncer au monde » (CEC 571).

Si la croix est bien le centre de la foi confessée, elle n‘occupe pas une moindre place dans la foi célébrée (Dans la liturgie, l’Église célèbre principalement le mystère pascal par lequel le Christ a accompli l’œuvre de notre salut » CEC 1067). Pourtant, au IIIème siècle, Minucius Felix écrivait « les croix ne sont de notre part l’objet ni d’un culte, ni de souhaits ». La place de la croix a été l’objet d’une évolution complexe dont nous essaierons ici de saisir la nature et la portée, en nous intéressant surtout à la croix comme signe et comme objet de culte plus qu’aux représentations de la croix et du Crucifié.

Le signe de la croix

La place de la croix dans la liturgie chrétienne commence avec les rites baptismaux. A la suite de l’épître aux Romains qui présente le baptême comme une participation sacramentelle à la mort du Christ sur la croix (Rm 6,4-10), l’auteur de l‘Épître de Barnabé — apocryphe de la première moitié du lIe siècle — firme significativement « Heureux ceux qui, ayant mis en la croix leur espérance, sont descendus dans l’eau ». Ce passage pourrait être rapproché de certains baptistères paléochrétiens construits en forme de croix. Cependant, l’usage de la croix dans les rites baptismaux anciens est difficile à préciser. Vers 215, la Tradition apostolique parle d’une signation du futur baptisé après l’exorcisme. La forme de cette signation - s’agit-il d’un signe de croix tracé avec le pouce sur le front du catéchumène ?- n’est pas précisée, et son lien avec la croix n’est pas affirmé. Au milieu du IVe siècle, dans son traité sur le Saint Esprit, saint Basile considère comme tradition non écrite venant des apôtres le fait de « marquer du signe de la croix ceux qui espèrent en notre Seigneur Jésus Christ ».

L’imposition de la croix au futur baptisé apparaît clairement dans le Sacramentaire gélasien, qui était en usage dans les églises presbytérales de Rome au VIIe et VIII siècles. Au début du carême, après l’inscription et l’appel des candidats, a lieu le premier exorcisme au cours duquel le prêtre prononce l‘oraison suivante « Nos prières, nous le demandons, Seigneur, exauce- les avec bonté, et ces élus

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