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Le temps liturgique : célébration de l’actualité du salut

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conception de la liturgie dans son rapport au temps. Les fêtes ne sont plus seulement des marques dans la ronde inexorable du temps, rythmée par la succession des saisons et des faits cosmiques. Elles sont autant de moments clés permettant à la communauté de retrouver la mémoire de la présence de Dieu. Le cycle lunaire demeure certes un repère pour déterminer le moment des fêtes, notamment celles de Pâque et des Tentes qui commençaient à la pleine lune. Mais la tradition juive qui a précisé les modalités de leur fixation a peu à peu fait de la sortie d’Égypte, l’événement fondateur, centre de gravité des fêtes de pèlerinage : « Tu me fêteras trois fois l’an. Tu observeras la fête des Azymes. Pendant sept jours tu mangeras des azymes, comme je te l’ai ordonné, au temps fixé du mois d’Abib, car c’est en ce mois que tu es sorti d’Égypte. On ne se présentera pas devant moi les mains vides. Tu observeras la fête de la Moisson, des prémices de tes travaux de semailles dans les champs, et la fête de la Récolte, en fin d’année, quand tu rentreras des champs le fruit de tes travaux. Trois fois l’an, toute ta population mâle se présentera devant le Seigneur Yahvé. » (Exode 23, 14-19)

Le christianisme n’a pas rompu avec cette manière de faire, malgré une grave crise qui, au IIe siècle, a failli diviser l’Église à ce sujet : la question était de savoir si l’on suivrait la date exacte de la Pâque juive (14 Nisan), c’est-à-dire celle de la pleine lune de printemps ou si on devait célébrer la fête un dimanche, parce que c’est le jour du Seigneur. Depuis le Concile de Nicée de 325, les Églises d’Orient et d’Occident se sont mises d’accord pour fixer la Pâque chrétienne au dimanche qui suit la pleine lune après l’équinoxe de printemps. C’est dire que, dans la fixation de la « fête des fêtes », le christianisme a choisi de tenir à la fois l’enracinement cosmologique qui vient du fait que la Pâque juive fut d’abord une fête agraire, et l’enracinement historique, celui de la mémoire de la sortie d’Égypte mais aussi celui de la mort et de la résurrection du Seigneur.

Dès lors, le récit fondateur de la Pâque juive, le chapitre 12 de l’Exode peut devenir le récit qui ouvre la fête chrétienne de Pâque : c’est en effet, par ce récit, première lecture de la messe du Jeudi saint que commence le triduum pascal : « Dans le pays d’Égypte, le Seigneur dit à Moïse et à son frère Aaron : "Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois, il marquera pour vous le commencement de l’année. Parlez ainsi à toute la communauté d’Israël : le dix de ce mois, que l’on prenne un agneau par famille, un agneau par maison. (…) Ce jour-là, sera pour vous un mémorial. Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage. C’est une loi perpétuelle : d’âge en âge vous la fêterez. » (Exode 12, 1-3.14) Cette lecture prend tout son

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