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Le temps liturgique : célébration de l’actualité du salut

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sens parce qu’elle désigne la mort du Christ comme accomplissement de la Pâque. Saint Paul ne manque pas de le rappeler aux Corinthiens : « Voici que le Christ, notre agneau pascal, a été immolé. Célébrons donc la Fête, non pas avec de vieux ferments : la perversité et le vice, mais avec du pain non fermenté : la droiture et la vérité. » (1 Corinthiens 5, 7b-8)

Le temps liturgique chrétien : l’aujourd’hui du salut

Le temps liturgique chrétien est donc célébration de l’actualité du salut. C’est pourquoi, si l’année liturgique se déploie comme une grande ellipse où le début et la fin se rejoignent – le premier dimanche de l’Avent semble émerger naturellement des derniers dimanches de l’année liturgique – la Pâque en constitue le cœur, et on peut appliquer ici la belle formule de Vatican II, à propos de la liturgie ou de l’eucharistie : « source et sommet ». C’est à Saint Augustin (mort en 430) que nous devons les expressions les plus limpides de cette conception chrétienne du temps liturgique où, pour prendre une métaphore musicale, la Pâque « donne la note ». Pour l’évêque d’Hippone en effet, la fête de Pâques revêt une valeur unique, car elle est le nœud de toute l’année liturgique et la vigile pascale constitue le point focal à partir duquel le cycle du temps trouve son sens : « Nous n’attendons pas le Seigneur, cette nuit, comme s’il devait ressusciter à nouveau, mais par notre solennité annuelle, nous rappelons le souvenir de sa résurrection, et nous rappelons ce qui s’est passé, de telle manière que notre veillée devient l’image de ce que nous vivons réellement par la foi. Car durant tout le temps où le monde présent se prolonge à la manière d’une longue nuit, l’Église veille, scrutant les divines Écritures avec les yeux de la foi comme avec une lumière qui brille dans un lieu obscur, jusqu’au jour où le Seigneur reviendra. »

Avec un équilibre remarquable, Augustin relie les trois éléments essentiels de la célébration pascale, le souvenir, la présence et l’attente : « L’histoire nous révèle ce qui s’est passé et comment cela s’est passé ; la solennité nous engage à ne pas oublier ce qui s’est passé, non en le refaisant, mais en le célébrant... Ainsi donc, selon l’histoire nous disons que la Pâque a eu lieu une seule fois et qu’elle n’aura plus jamais lieu ; selon la solennité par contre, nous affirmons que la Pâque revient chaque année...C’est ce que veut signifier la lumineuse solennité de cette nuit où en veillant nous accomplissons pour ainsi dire, par le souvenir de notre mémoire, la résurrection du Seigneur. »

La réflexion augustinienne a donc clarifié la structure tripartite du temps chrétien, celle que nous rappelons lors de chaque eucharistie dans le chant d’anamnèse : « Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous

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