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Le temps liturgique : célébration de l’actualité du salut

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car éternel est son amour » – pour l’amour éternel de Yahvé qui ne manque jamais au monde qu’il a créé et au peuple qu’il a choisi. Plus encore, les prophètes n’hésitent pas à réunir dans une même vision création et alliance pour mieux signifier que le temps est devenu celui du salut : « Parole du Seigneur : c’est moi qui t’ai créé, Jacob, qui t’ai formé, Israël. Ne crains pas, car je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom, tu m’appartiens. Quand tu traverseras les eaux je serai avec toi, les fleuves ne te submergeront pas. Quand tu marcheras au milieu du feu, tu ne te brûleras pas, la flamme ne te consumera pas. Car je suis le Seigneur ton Dieu, le Saint d’Israël, ton sauveur. » (Isaïe 43, 1-3a) Le temps biblique est donc un temps sauvé du cercle infernal du « rien de nouveau » et du « toujours déjà vu », parce que Dieu s’y est engagé auprès de l’homme, et cela définitivement : « Je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. Heureux ceux qui lavent leurs vêtements pour avoir droit aux fruits de l’arbre de vie, et pouvoir franchir les portes de la cité. » (Apocalypse 22, 13-14)

L’homme peut dès lors habiter pleinement le cosmos, sans devoir le diviniser comme le maître de son destin, mais en le recevant comme un don partagé avec tous les peuples : « Quand tu lèveras les yeux vers le ciel, quand tu verras le soleil, la lune, les étoiles et toute l’armée des cieux, ne va pas te laisser entraîner à te prosterner devant eux et à les servir. Yahvé ton Dieu les a donnés en partage à tous les peuples qui sont sous le ciel, mais vous, Yahvé vous a pris et vous a fait sortir de cette fournaise pour le fer, l’Égypte, pour que vous deveniez le peuple de son héritage, comme vous l’êtes encore aujourd’hui. » (Deutéronome 4, 19-20)

Le retour des saisons, l’alternance des jours et des nuits, la succession des temps et des générations, ne sont plus autant de signes de l’enfermement de l’homme dans un univers clos parce que répétitif, mais au contraire le lieu où s’inscrit le salut comme en témoigne, à sa manière, le récit de la visite des mages (Matthieu 2, 1-12) : si l’astre est la cause « d’une très grande joie » (Matthieu 2, 10b), c’est devant l’enfant qu’ils se « prosternent » pour « lui rendre hommage. » (Matthieu 2, 11)

La symphonie du temps cosmique et du temps de l’histoire

A. Heschel a bien mis en lumière le geste fondamental de la tradition juive : « L’un des faits les plus importants dans l’histoire des religions fut la transformation des fêtes agricoles en commémorations d’événements historiques. » De cette transformation découle en effet une conséquence décisive. Le temps juif, et à sa suite le temps chrétien, sera celui de la mémoire des interventions de Dieu dans l’histoire. C’est la catégorie de mémorial qui structure la

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