Lettre d'information

le dimanche, défi pastoral [2]

témoignage de l’évangile, l’ardeur de la charité envers les pauvres, spécialement envers les pauvres et les petits. »

En l’homélie de la messe inaugurale de son pontificat, Benoît XVI évoque, comme dans le passage ci-dessus, le Ressuscité. Il le fait à nouveau dans celle de la messe de la Fête-Dieu, célébrée le 26 mai sur le parvis de la Basiliquecathédrale de Saint-Jean-de-Latran : « Dans la procession du Corpus Christi, nous accompagnons le Ressuscité sur son chemin vers le monde. »

C’est particulièrement lors de la messe de clôture du congrès eucharistique italien à Bari, le dimanche 29 mai 2005, sur le thème « Sans le dimanche, nous ne pouvons pas vivre » que le pape a repris les thèmes relevés ci-dessus ; il est clair qu’ils lui tiennent à cœur :

« La Résurrection du Christ est advenue le premier jour de la semaine, qui est pour les Juifs le jour de la création du monde. C’est justement pour cela que le dimanche était considéré comme le jour où a commencé le jour nouveau, celui dans lequel, par la victoire du Christ sur la mort, a commencé la création nouvelle. […] Ce congrès eucharistique qui se conclut aujourd’hui entendait représenter le dimanche comme la “Pâque hebdomadaire”, expression de l’identité de la communauté chrétienne et centre de sa vie et de sa mission. Le thème choisi “Sans le dimanche, nous ne pouvons pas vivre”, nous ramène à l’année 304, lorsque l’empereur Dioclétien interdit aux chrétiens, sous peine de mort, de posséder les écritures, de se réunir le dimanche pour célébrer l’eucharistie et de construire des lieux pour leurs assemblées. à Abitène, petite localité de la Tunisie actuelle, 49 chrétiens furent surpris un dimanche tandis que, réunis dans la maison d’Octave Félix, ils célébraient l’eucharistie en défiant les interdits impériaux. Arrêtés, ils furent conduits à Carthage, pour être interrogés par le proconsul Anulinus. Entre autres, la réponse qu’Emeritus a donnée au proconsul qui lui demandait pourquoi ils avaient transgressé l’ordre de l’empereur, était significative. Il dit : Sine dominico non possumus : sans nous réunir en assemblée le dimanche, nous ne pouvons pas vivre ; nous manquerions de force pour affronter les difficultés quotidiennes et pour ne pas succomber. Après des tortures atroces, les 49 martyrs furent tués. Ils confirmèrent ainsi leur foi par l’effusion du sang. Ils moururent, mais en vainqueurs ; maintenant, nous faisons mémoire d’eux dans la gloire du Christ ressuscité. »

La continuité de la pensée entre les deux papes, entre le cardinal Ratzinger et Benoît XVI, si l’on peut dire, est évidente ; elle nous permet, sous leur conduite, de voir comment relever les défis pastoraux concrets que pose aujourd’hui le dimanche.

Mgr Robert Le Gall

Archevêque de Toulouse, président de la Commission épiscopale

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