Lettre d'information

le dimanche, défi pastoral [2]

seul cœur, y voyant aussi la participation habituelle des divers groupes, mouvements, associations qui y sont présents. »

Le Ressuscité, c’est le titre d’un livre du cardinal Joseph Ratzinger, mais c’était d’abord le titre de la retraite prêchée au Vatican en présence de Jean-Paul II au début du Carême 1983 : il s’agit, comme le précise l’auteur, d’un recueil de textes rédigés antérieurement. Le titre illustre bien l’intérêt du cardinal pour la Résurrection : ce qu’il en dit dans ce livre, en insistant sur le « Oui » inconditionnel de Dieu à la création et sur le contenu libérateur de la révélation pascale, est traité plus à fond dans un autre ouvrage, intitulé « Un chant nouveau pour le Seigneur », où tout un chapitre est consacré à « la résurrection, fondement de la liturgie chrétienne » ; y est traitée « la signification du dimanche pour la prière et la vie des chrétiens ».

à considérer attentivement ces réflexions, on s’aperçoit qu’elles sont fort proches de celles que développe le pape Jean-Paul II dans Dies Domini. Se référant à l’épisode des chrétiens de l’an 304, martyrs du dimanche sous Dioclétien, il cite la formule d’Emeritus : « quoniam sine dominico non possumus », pour la traduire au plus près : « parce que nous ne pouvons pas [rester] sans le jour du Seigneur, sans le mystère du Seigneur », ou bien : « sans le jour du Seigneur, nous ne pouvons pas être » ; le chrétien ne peut pas vivre ni grandir sans être « aux affaires du Seigneur » pour reprendre l’expression de saint Luc au moment où Jésus, retrouvé dans le Temple, dit à ses parents : « Ne saviez-vous pas que je dois être aux affaires de mon Père » (Luc 2, 49). Le cardinal commente – ce qui nous met au cœur du dimanche comme défi pastoral ‑ :

« Au vu de ces témoignages qui nous viennent de l’aube de l’histoire de l’église, la “lassitude dominicale” des chrétiens occidentaux pourrait donner lieu à des considérations nostalgiques. Certes, la crise du dimanche n’est pas d’aujourd’hui. Elle se profile à l’horizon dès l’instant où l’on ne sent plus la nécessité intérieure du dimanche – “sans le dimanche nous ne pouvons pas être” ‑, mais où l’obligation du dimanche n’est plus perçue que comme nécessité extérieure, commandement positif de l’église qui nous est imposé, et qui, dès lors, comme toutes les obligations qui nous viennent de l’extérieur, se rapetisse de plus en plus, jusqu’à ne laisser subsister que la contrainte d’assister une demi-heure à un rituel qui nous devient de plus en plus étranger. »

Il faut donc retrouver le besoin « des choses du Seigneur » au-delà de tous les dérivatifs, ou de ce que Pascal appelle « le divertissement » : « à mon sens, continue le cardinal, le véritable moteur de l’agitation de nos industries de

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