Lettre d'information

le dimanche, défi pastoral [2]

loisirs, de la fuite de la vie quotidienne et de la recherche du tout-autre, même s’il est le plus souvent incompris et méconnu, est la nostalgie de ce que les martyrs appelaient dominicus, c’est-à-dire la soif de rencontrer ce qui fait éclore en nous la vie, la quête de ce que les chrétiens ont reçu et reçoivent le dimanche. »

L’auteur approfondit ensuite le symbolisme du « troisième jour », en lien avec le jour de l’assemblée à l’Horeb : « Dans les récits de la conclusion de l’alliance au Sinaï, dans l’Ancien Testament, le troisième jour est à chaque fois le jour de la théophanie, c’est-à-dire le jour où Dieu se montre et s’exprime. Cette indication temporelle, le troisième jour, désigne ainsi la résurrection de Jésus comme l’événement définitif de l’alliance, comme la véritable entrée de Dieu dans l’histoire, qui se laisse ici toucher au sein de notre monde. »

Par ailleurs, en lien avec la première page des écritures, « la résurrection signifie que Dieu, par-delà les ratés du péché, se montre plus fort que lui et dit : “C’est bon.” Dieu dit son oui définitif à la création, en la recevant de lui et en la transmuant ainsi, par-delà toute précarité, dans la permanence. » « La matière est en jeu ici, le premier jour, que les chrétiens appellent aussi le huitième : le rétablissement de tout. L’Ancien et le Nouveau Testament sont inséparables, dans l’explication précisément du dimanche. »

Pour ce qui est de la distinction, puis du lien entre sabbat et dimanche, le cardinal note trois aspects : 1) « Le sabbat appelle tout d’abord à la vénération et à la reconnaissance à l’égard du Dieu créateur et de sa création. » 2) « Le sabbat est le jour de la liberté de Dieu et le jour de la participation de l’homme à cette liberté de Dieu. » 3) Cela fonde l’aspect eschatologique du sabbat : « Le culte signifie ici libération de l’homme par participation à la liberté de Dieu, et donc libération de la création elle-même par entrée dans la liberté des enfants de Dieu. »

Si l’on compare ces notations théologiques avec celles de Dies Domini, il sera clair que Jean-Paul II et le cardinal Ratzinger, devenu son successeur, sont parfaitement sur la même ligne de pensée quant au dimanche, ce qui se confirme par les premières déclarations de Benoît XVI. Le nouveau pape, non seulement note que son pontificat commence au cœur de l’année de l’eucharistie, mais il reprend l’essentiel de la Lettre apostolique Mane nobiscum Domine en ces mots : « L’Eucharistie rend constamment présent le Christ ressuscité, qui continue à se donner à nous, nous appelant à participer à la table de son corps et de son sang. De la pleine communion avec lui jaillissent tous les autres éléments de la vie de l’église, et en tout premier lieu la communion entre les fidèles, la tâche d’annonce et de

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