Du 4 au 9 septembre, le troisième
rassemblement œcuménique européen réunira plus de trois
mille délégués et invités d’une trentaine de pays à Sibiu,
en Roumanie, sur le thème « La lumière du Christ illumine
tous les humains ». Il est organisé conjointement par le Conseil
des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE) et la Conférence
des Eglises d’Europe (KEK).
70
délégués français participent
au rassemblement. Ils vous donnent rendez-vous, chaque jour,
à
travers un blog.
5 questions au Père Mallèvre,
op, directeur du service national pour l’unité
des chrétiens de la Conférence des évêques
de France.
Quel est l’objectif
de ce rassemblement ?
L’objectif de ce rassemblement est
d’abord de stimuler davantage le dialogue œcuménique
au moment où l’on sent qu’il faut aussi
stimuler la construction européenne. Les religions,
en particulier les Eglises, ont en effet une trop grande place
dans la vie des européens pour qu’elles ne jouent
pas un rôle dans cette construction. Par ailleurs le
défi de construire une Europe autre qu’économique
renvoie les Eglises à l’obligation de s’unir.
Ce défi, c’est au fond de donner une âme
à l’Europe, et les Eglises ont quelque chose
à apporter dans ces questions qui touchent la société
civile. Elles le feront de façon d’autant plus
crédible qu’elles seront unies.
Lors de ce rassemblement, nous travaillerons donc aussi bien
sur des thèmes qui touchent spécifiquement les
Chrétiens (unité de l’Eglise, spiritualité
et témoignage) que sur des défis posés
à tous nos contemporains sur notre continent (l’unité
de l’Europe, les migrations, le dialogue avec les autres
religions) et plus largement dans le monde (la justice, la
paix, la sauvegarde de la création…).
L’enjeu d’un tel rassemblement est par ailleurs
d’élargir les réseaux œcuméniques
souvent centrés sur des réalités nationales.
«La lumière du Christ
illumine tous les humains»… pourquoi le choix
de ce thème ?
Ce thème est tiré de la liturgie
orthodoxe, en lien avec le choix de la Roumanie, pays en majorité
orthodoxe. Il nous rappelle que c’est le Christ qui
nous unit. Le sous-titre, « Espoir de renouveau et d’unité
en Europe », souligne le rôle que le christianisme
peut jouer dans notre continent d’aujourd’hui.
Cette perspective apparaît bien dans le double objectif
que les organisateurs se sont fixé : d’une part,
« recouvrer une nouvelle lumière pour le voyage
de la réconciliation entre chrétiens »
en Europe ; d’autre part, « redécouvrir
le don de la lumière que le Christ représente
pour l’Europe aujourd’hui. ». Ce double
objectif permettra d’aborder les grands défis
inhérents à la culture européenne marquée
par la sécularisation et la quête de spiritualité,
le pluralisme religieux, le processus d’unification
européenne et les responsabilités que notre
continent doit assumer vis-à-vis du reste du monde.
Quel en sont les
temps forts ?
Le rassemblement se déroule sur 6
jours essentiellement sous la forme d’ateliers privilégiant
la rencontre et l’échange sur les engagements
de la Charte œcuménique. Cérémonie
d’ouverture, veillée de prière du 8 septembre,
envoi et message final en seront les temps forts.
Qui composera la délégation
française ?
70 catholiques, 30 protestants seront présents.
Les orthodoxes viendront avec leur patriarcat.
Mgr Maurice Gardès, archevêque
d’Auch et président du Conseil pour l’Unité
des Chrétiens et les relations avec le judaïsme,
dirigera la délégation catholique française
qui sera composée des délégués
des provinces ecclésiastiques, de communautés
religieuses et de réseaux œcuméniques et
de représentants d’organismes engagés
dans les questions sociales et politiques (Secours catholique,
CCFD, CERAS…). Parmi les évêques Mgr Christian
Kratz, évêque auxiliaire de Strasbourg, Mgr Philippe
Gueneley, évêque de Langres, Mgr Hippolyte Simon,
évêque de Clermont et Mgr Claude Schockert évêque
de Belfort-Montbéliard, seront présents.
Quel rayonnement
ou suites en attendez-vous ?
Des veillées de prière oecuménique
sont prévues dans différents diocèses
et illustrent cette communion plus large. A la suite du rassemblement,
les délégués rendront compte, dans leurs
régions, de ce qu’ils auront vécu à
Sibiu. Ce seront, pour les chrétiens de toutes confessions,
des occasions de célébrer ensemble le Christ
Lumière, de prendre conscience de leur responsabilité
commune dans une Europe qui se cherche et de poursuivre la
mise en œuvre des grands engagements de la Charte
œcuménique, signée à Strasbourg
en 2001.
Pour aller plus loin
Site
du rassemblement : www.eea3.org
Unité
des chrétiens, n° 145, janvier 2007, 7,50
euros. « De Lyon, de Sibiu : chemins d’unité
en Europe ».
Téléchargez le texte
du Père Mallèvre écrit pour ce numéro. |
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Unité
des chrétiens, n°133, janvier 2004 : "Unité
des Églises, avenir de l’Europe" |
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Revue
Catholiques
en France, n°23, « Sibiu : un rassemblement
œcuménique pour célébrer le
Christ Lumière » |
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Sibiu,
capitale de la culture et des chrétiens européens
La ville roumaine de Sibiu est située au cœur
de la Transylvanie. Après Bâle, une ville fortement
marquée par la Réforme, en mai 1989, puis Graz,
dans un pays très majoritairement catholique, en juin
1997, le Comité conjoint entre la Conférence
des Églises européennes et le Conseil des conférences
épiscopales d’Europe a tout naturellement choisi
d’organiser le troisième rassemblement vers un
pays de tradition orthodoxe : la Roumanie. Au cœur de
ce pays, la ville de Sibiu, capitale culturelle européenne
2007 (avec Luxembourg), présentait l’avantage
d’avoir été longuement marquée
par la culture germanique et d’être un carrefour
de traditions ecclésiales.
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Participants et organisateurs
Comme les précédents
rassemblements œcuméniques, celui de Sibiu
est organisé conjointement par les deux principales
instances ecclésiales de la « grande Europe
», au-delà des pays de l’Union européenne
:
la
Conférence des Églises européennes
(KEK), fondée en 1959, qui est une « communion
fraternelle » de 126 Églises de tradition
orthodoxe, protestante et vieille-catholique, auxquelles
s’ajoutent 43 organisations associées de
tous les pays du continent européen ;
le
Conseil des conférences d’évêques
d’Europe (CCEE), fondé en 1971, qui regroupe
les présidents des 34 conférences épiscopales
catholiques.
La moitié des délégué(e)s
ont été nommé(e)s par les 34 conférences
épiscopales catholique-romaines, membres du CCEE,
tandis que l’autre moitié représente
les quelques 120 Eglises membres de la KEK de la famille
anglicane, orthodoxe et protestante.
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