La
méditation de la Semaine 2008 est proposée par un
groupe de responsables œcuméniques des Etats-Unis.
Parmi eux, le directeur de l’Institut œcuménique
et interreligieux de Graymoor (à Garrisson, dans l’Etat
de New York), où l’Octave pour l’unité
de l’Eglise fut célébré pour la première
fois en 1908, à l’initiative du Père Paul
Wattson, alors prêtre épiscopalien (anglican) et
cofondateur de la Society of the Atonement (Frères et les
Sœurs franciscains de la Réconciliation).
Souligner le rôle
essentiel de la prière
Le passage biblique choisi pour la célébration du
100e anniversaire de la Semaine de prière pour l’unité
des chrétiens est tiré de la première
lettre aux Thessaloniciens. Le texte de référence (1
Th 5,12a et 13-18) souligne le rôle essentiel de la prière
dans la vie de la communauté des croyants car elle donne
à ses membres d’approfondir leur relation au Christ
et aux autres.
L’Epître aux Thessaloniciens, qui date
de 50 ou 51 apr. J-C et est considérée par la plupart
des exégètes comme la plus ancienne épître
de Paul. Elle nous révèle le lien très fort
qui unit ce dernier à la communauté chrétienne
de Thessalonique, établie en quelques semaines d’un
travail intense avant que de nouvelles attaques ne le conduisent
à Bérée puis à Athènes (Ac 17,10-15).
Son départ précipité ne lui avait pas laissé
le temps de consolider l’œuvre qu’il avait entreprise
et des rumeurs inquiétantes lui étaient parvenues.
Dans l’incapacité de retourner lui-même à
Thessalonique Paul y avait dépêché Timothée
qui lui rapporta le témoignage de la foi et de l’amour
profonds manifestés par cette communauté ainsi que
de sa fidélité à Paul.
Mais malgré sa joie et son soulagement lorsque
Timothée lui a fait son rapport, il a compris que la semence
de la désunion est déjà dans l’Eglise.
Cela conduit Paul à prononcer les impératifs qui figurent
en 1 Thessaloniciens 5,13-18 et forment une liste d’exhortations
dont une partie a été choisie pour servir de base
à la Semaine de prière de cette année. Ce passage
débute par l’exhortation que Paul adresse aux membres
de la communauté : « Vivez en paix entre vous »
(5, 13b) – une paix qui ne signifie pas simplement l’absence
de conflit mais une harmonie dans laquelle les dons de tous les
membres de la communauté contribuent à sa prospérité
et à sa croissance. Il établit une liste de ces impératifs,
des « choses qui contribuent à la paix » : assurer
la participation de tous et donner du courage à ceux qui
en ont peu ; soutenir les faibles ; être patients envers tous
; ne pas rendre le mal pour le mal mais rechercher toujours le bien,
entre nous et à l’égard de tous ; être
toujours dans la joie ; prier sans cesse ; rendre grâce en
toute circonstance (5,14-18). Ce passage se conclut par l’affirmation
qu’en agissant ainsi, la communauté vit selon «
la volonté de Dieu à [son] égard dans le Christ
Jésus » (5,18b).
L’appel à « prier sans
cesse » (5,17) fait partie de cette liste d’impératifs.
Cela nous rappelle que la vie dans une communauté chrétienne
n’est possible qu’à travers une vie de prière.
Plus encore, Paul montre que la prière est partie intégrante
de la vie des chrétiens précisément lorsqu’ils
cherchent à manifester l’unité qui leur est
donnée en Christ – une unité qui ne se limite
pas aux accords doctrinaux et aux déclarations officielles
mais qui s’exprime dans « tout ce qui contribue à
la paix » – par des actions concrètes qui témoignent
de leur unité en Christ et entre eux et la font s’accroître.
A travers le baptême, nous nous engageons
à suivre le Christ et à accomplir sa volonté.
Cette volonté pour ses disciples, Jésus l’exprime
dans sa prière pour l’unité afin que d’autres
croient qu’il est l’envoyé de Dieu. En méditant
ce texte ensemble, tous ceux qui ont été baptisés
en Christ se rappelleront que l’unité ne peut se réaliser
à travers nos seuls efforts et qu’elle est toujours
l’œuvre de l’Esprit-Saint.
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