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Découverte : les fresques de Marie Baranger dans les Landes

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Marie Baranger et ses fresques dans les Landes (1941-1943).

Parmi les richesses qu’offre au visiteur curieux le département des Landes, l’une d’elles, peu connue est la dizaine de fresques exécutées dans de petites églises durant les années 1940, par une artiste aussi discrète qu’attachante : Marie Baranger. Cet ensemble est d’autant plus précieux que depuis quelques décennies, on se rend compte de la qualité du travail de plusieurs très bons artistes actifs dès l’entre-deux-guerres, et méconnus dans la mesure où leurs travaux se situaient à la marge des grands courants artistiques. L’artiste était originaire du Poitou, et la ville de Poitiers a marqué son centenaire par une exposition et quelques publications.

Comme artiste et comme fresquiste, Baranger représente bien le mouvement de rénovation de l’art religieux qui prit son essor en France durant l’entre-deux-guerres ; mais son travail illustre aussi une préoccupation beaucoup plus large, celle de la revalorisation de l’artisanat traditionnel, le désir d’« empoigner le mur » ainsi que le disait Fernand Léger. Beaucoup d’artistes - des « maîtres » aussi bien que des « modestes » - redécouvraient alors les grandes techniques artisanales, tapisserie, vitrail, fresque, mosaïque, dont les techniques perdues avaient été remises à l’honneur depuis le début du siècle. Ils s’en emparaient pour décorer toutes sortes d’édifices, privés ou publics – depuis les mairies jusqu’aux églises. En outre, un autre aspect du travail de Baranger s’insère dans les recherches des artistes qui ont cherché à maintenir, face à l’art abstrait et après l’expressionnisme ou le Cubisme, une voie pour un art moderne figuratif, immédiatement compréhensible.

Saint Geours de Marenne

Dans les décors muraux qu’ils réalisèrent, avec des visées de tous ordres - sociales, politiques ou édifiantes - ils représentaient la figure humaine d’une façon plus traditionnelle mais sensible et dont nous goûtons de nos jours la qualité. L’intérêt de Baranger pour l’art roman dont elle s’inspira la rapproche des préoccupations d’un Fernand Léger lorsqu’il revendiquait l’héritage « roman ». Enfin, la stratégie artistique missionnaire à laquelle elle consacra une bonne partie de sa vie informe sur un point assez peu connu de l’histoire de l’Eglise catholique : la réflexion menée sur les relations entre la culture religieuse importée, et le potentiel culturel des pays dans lesquels cette Eglise s’implantait.

Une femme d’exception

Née le 26 février 1902 à Angoulême, Marie-Mélanie Baranger débuta sa formation artistique en entrant aux « Ateliers d’Art sacré » de Denis et Desvallières à l’automne 1927. En raison de la notoriété de leurs fondateurs ces Ateliers, ouverts en 1919, sont le plus connu des groupements d’artistes catholiques (l’Arche, les

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