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Evolution de la liturgie et aménagement des églises

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doter Rome d’un type nouveau d’église. Laissant de côté l’exubérance de la décoration baroque, retenons l’ampleur de la nef, où se dresse une importante chaire pour la prédication, mise en honneur par le Concile de Trente. Le peuple est désormais convoqué en dehors des célébrations liturgiques pour entendre Un exposé de la doctrine catholique et une réfutation de l’hérésie, en même temps qu’un vigoureux appel à la réforma des mœurs. La chaire remplace l’ambon et, à, la messe, sous-diacre et diacre doivent se contenter d’un modeste pupitre mobile pour l’épitre et l4evangile. En tête de la nef se trouve le chœur pour le clergé, et c’est au fond du chœur qu’on a placé l’autel. Celui-ci est surmonté d’un grand tableau, à la manière des retables d’au-delà des Alpes. La schola cantorum, qui abandonne volontiers le plain chant pour des polyphonies plus éclatantes, ne sert plus de trait d’union entre le clergé et le peuple : elle a gagné une tribune élevée et grillagée, qui relève davantage du théâtre que de l’Assemblée des croyants.

En baroquisant les anciennes basiliques, on a conservé d’ordinaire l’autel à son emplacement antérieur. Si bien que le Missel tridentin (1570) considère toujours comme normale la célébration de la messe face au peuple. Il ressort de ce fait que les dispositions du Missel de Paul VI n’ont pas apporté à Rome une révolution comparable à celle qu’on a pu ressentir dans d’autres régions. On y avait toujours sous les yeux le modèle prôné par Vatican II. Il suffisait aux prêtres d’une paroisse d’aller à Sainte-Marie-in-Cosmedin ou à Saint-Clément, pour puiser quelque idée en vue de l’adaptation de leur église à la liturgie rénovée. C’est sans doute ce qui explique que les transformations ont été opérées dans la plupart des églises de la Ville avec un gout aussi sûr.

II. L’aménagement des églises en France

Les premières églises de Gaule furent de type basilical,, mais elles n’étaient pas pour autant semblables à celles de Rome ou Ravenne. Certaines basiliques mérovingiennes, comme la cathédrale de Nantes consacrée vers 567, présentaient la particularité d’avoir un clocher ou un dôme qui se dressaient au-dessus de la partie de l’église séparant la nef de l’abside (4). Mais la disposition respective du clergé et des fidèles, l’emplacement de l’autel, de l’ambon et du chœur devaient être sensiblement identiques.

On ne saurait entrer ici dans l’évolution architecturale qui relie la basilique romaine à l’église romane. Cette évolution conserve encore bien des mystères. Il faudrait parler des édifices multiples constituant ensemble de l’ecclesia mater ou cathédrale, puis à partir du 9° des églises-porches (Saint Riquier, Corvey-sur-Weser) avec crypte, église-haute à bas-côtés et tribunes, et des églises à deux absides opposés. Tous les

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