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Evolution de la liturgie et aménagement des églises

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essais tentés pour expliquer leur signification liturgique et leur fonctionnement cérémoniel ouvrent des pistes intéressantes sans emporter un plein assentiment (5). Retenons surtout qu’en s’ouvrant au culte des martyrs et des saints, les églises de Gaule ont inventé des modèles architecturaux divers, et qu’elle n’ont pas opté en général pour le modèle romain, qui surélève le presbytérium pour ériger l’autel au-dessus des reliques du saint vénéré. On place volontiers le tombeau, au 9e siècle, au fond de l’abside, dans une sorte d’oratoire distinct auquel on accède de l’intérieur de l’église. Celle-ci possède une abside double, comme à Saint Philibert-de-Grand-Lieu (Loire-Atlantique), dont le martyrium toujours existant date du milieu du 9° siècle (6).

Chaire de saint Sulpice à Paris

La liturgie célébrée dans les églises de France était conforme aux livres romains. Mais on poussa parfois à l’extrême le souci de conformisme. C’est ainsi que certains monastères nordiques se livraient à des prouesses vinicoles pour du raisin mûr le 6 août, date de la bénédiction des premières grappes à Rome et en Orient. De même, pour respecter toutes les stations des vêpres baptismales de Pâques selon la liturgie papale, vit-on apparaître dans les églises l’autel de la Sainte-Croix, devant lequel on devait chanter un réponsau sortir du baptistère dans la procession qui reproduisait celle du Latran. Mais dans la relation entre la célébration du culte et l’aménagement des églises en France, il faut surtout relever l’impact des deux développements déjà énoncés l’ampleur croissante du culte des saints ét de la prière pour les morts ; ainsi que la clergification de la liturgie.

Le développement du culte des reliques

Le culte des saints et la multiplication des messes pour les défunts amenèrent la fondation d’un nombre sans cesse grandissant d’autels, qui étaient d’ordinaire disposés d’une manière plus discrète qu’à Rome, car on ne les trouve guère dans la nef de l’église, mais dans des chapelles s’ouvrant en éventail sur le déambulatoire ou au pourtour de l’édifice. Le culte des saints est avant but celui de leurs reliques. On tint à mettre en honneur les plus marquantes, en plaçant le reliquaire dans l’axe de l’église, derrière l’autel majeur à la hauteur de la table. Peu à peu l’emplacement de l’autel surmonté des reliques gagna le fond de l’abside. Plus tard on voulut créer un cadre de gloire aux reliques ou, à leur défaut, aux images ou statues du saint titulaire : le retable naquit. Il prit, à partir du 1 6e siècle, une dimension telle que l’autel sembla parfois perdre son identité la table du Seigneur devint une sorte de support de l’image sainte ou du reliquaire.

La célébration de la liturgie étant assurée dans les grandes églises par les moines et les clercs, qui

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