culte des reliques est à l’origine du retable et des superstructures pour poser les reliquaires. La table ou mensa est devenue un accessoire, même si ses dimensions se sont beaucoup accrues en longueur, avec le côté de l’épître et le côté de l’évangile.
Autel de Nantes par benoit ferré et jean-Marie Duthilleul (c) Mijo Simon
Aujourd’hui, la théologie de l’eucharistie définie par Vatican Il a déplacé les accents on redécouvre la communion des fidèles, et la valeur de l’assemblée comme Corps du Christ. Lentement, on comprend que l’autel chrétien n’est pas un tumulus sacré où monte un grand prêtre, ni un temple maya ou une ziggourat par où l’homme cherche à capter la bienveillance divine, mais « la table des humbles à laquelle tous ont accès ; sa noblesse et sa grandeur viennent de ce qu’on y célèbre la mort et la résurrection de Jésus-Christ dans la foi”(9). Si ce lieu est « sacré » ce n’est donc pas tant par sa hauteur que par sa profondeur puisque le Christ s’y donne en nourriture « pour que le monde ait la vie ». La définition chrétienne du sacrifice et de l’autel ne s’affranchit pas de l’histoire elle l’accomplit en les inscrivant dans un mouvement de spiritualisation qui est celui de la Pentecôte et de la descente de l’Esprit.
Isabelle Renaud-Chamska, CAS n°53, printemps 1998
(1) sur tout ceci, voir Vocabulaire de théologie biblique, article « Autel », cerf, 1988
(2) ces dimensions de l’autel du premier Temple sont celles que donne le Deuxième livre des chroniques (II chr. 4, 1). Sur l’autel dans l’Ancien Testament, voir l’article de A, Gelin dans La Maison- Dieu 29, 1952 : Le mystère de l’autel, sur le Temple de Jérusalem, voir R. de vaux o.p. : Les Institutions de l’Ancien Testament, cerf, 1960.
(3) Noël Duval : « L’espace liturgique paléochrétien”, La Maison- Dieu 193, 1993, « Les lieux de la liturgies, 7-29, p 22.
(4) Romano Guardini : Bessinung vor der Feier des heiligen Messe, 3e éd., t. Ii p’ 75-79, cité par Frédéric Debuyst : « La problématique de l’autel aujourd’hui : situation, structure, décoration » Arte cristiana n° 753, 1992, à quoi tout ce passage se réfère.
(5) Jean Mamy et René Percheron : Itinéraires romains, 3’ édition, 1975, p. 151.
(6). sur le sacrifice, voir La Maison-Dieu 125, 1976, « La prière eucharistiques, en particulier p. 43-4.4, et Philippe Béguerie : ,ur vivre l’Eucharistie, cerf, 1993, en particulier les chapitres 5 et 6.
(7) A aucune époque comme à celle-ci la prière privée des fidèles ne s’est autant nourrie de la prière liturgique, cf P. Lebrun : Explication littérale, historique et dogmatique des prières et cérémonies la messe 4 vol., 1 716-1 726. Déjà J, Burchurd, maître des cérémonies du pape. avait publié en 1502 un Ordo missale pour unir les fidèles aux gestes du prêtre.
(8) ces descriptions sont
