Lettre d'information

Quand les hommes se rassemblent

ce qu’aujourd’hui, dans une société à la fois sécularisée et héritière de la culture chrétienne occidentale, il convient de faire pour que les actions symboliques du culte signifient, non seulement l’homme religieux d’hier, mais la foi de l’homme d’aujourd’hui.

J) est significatif que l’élément premier et spécifique de la liturgie chaldéenne l’assemblée des croyants, ait retrouvé de nos jours la place prépondérante qu’il a eu dès l’origine. On doit en tirer, pour notre réflexion, une première conclusion ce qui est premier, en matière d’espace liturgique, ce sont les personnes qui se réunissent et ce qu’elles font ensemble en raison de leur foi commune. L’héritage culturel et rituel que nous détenons vient en second lieu. JI doit être considéré à travers ces personnes mêmes assemblées, non pas en soi, ni avant, ni en dehors.

A travers ceux qui s’assemblent

Le métreur, et d’une certaine manière l’architecte, travaillent sur des superficies et des volumes objectifs. Mais l’espace, comme le temps, est toujours perçu à travers la subjectivité. Il apparait clos ou ouvert, intime ou impersonnel, étouffant ou dilatant, désert où surpeuplé, hostile ou familier, favorisant la relation ou l’anonymat. La perception qu’on en a dépend à la fois de la nature et du psychisme humain de la culture et des expériences individuelles, des valeurs recherchées en général ou à telle occasion.

En matière d’espace pour un rassemblement, on ne peut ignorer ce qui est inscrit dans la nature de l’homme et que s’efforcent d’étudier l’anthropologie, la psychologie des profondeurs, la proxémie et la psychologie des groupes- Il n’est ni de notre propos ni de notre compétence de le développer ici. Mais il faut en rappeler fortement l’importance à un moment où une société malade de ses comportements cherche un art de vivre et se bat pour l’écologie.

Dans la recherche de la crypte pour prier, il y a un souvenir du sein maternel, et dans celle du stade pour une messe de congrès, il y a la venue au monde à conquérir. Dans le refus des grandes églises aux relations anonymes, il y ale désir de l’autre, et, dans le désir de trouver un coin isolé, un certain refus de l’autre. L’espace pour le petit groupe et l’espace pour le grand groupe correspondent respectivement à deux types d’interactions entre les participants. A l’autel lointain ou proche, dos ou face au peuple, monumental ou fonctionnel, correspondent autant de types de relations entre le célébrant et l’assemblée. L’espace n’est jamais neutre. Il est une structuration symbolique de la relation qui vient contredire ou renforcer les structurations profondes du désir de l’homme inscrites dans son corps et ce qui l’environne.

Ce premier niveau, généralement inconscient mais fortement agissant, s’articule avec celui de la culture et de l’expérience

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