Lettre d'information

Quel espace liturgique pour les églises ?

Accueil > Art sacré > Les ressources > Les textes de référence > Espaces sacrés et liturgie > Quel espace liturgique pour les églises ?

tradition constante est celle de l’emprunt des formes esthétiques contemporaines pour orner les lieux de célébration. La question de savoir qui influence qui reste ouverte pendant longtemps la culture de nos sociétés et la vitalité religieuse étaient intimement liées et les influences étaient donc mutuelles. Certainement, on peut avancer que l’Église catholique n’a pas fait usage des œuvres d’art d’abord par mondanité mais pour orienter, à la louange de Dieu, le travail des hommes.

Pour autant cette question est fort légitime, il demeure bien quelques principes directeurs à l’aménagement de nos lieux de culte. Pour tenter d’exposer cela, je vais tout d’abord faire un trop rapide parcours dans l’histoire occidentale de l’architecture religieuse. Puis je proposerai ce qui me semble être théologiquement essentiel dans cet espace aménagé pour le culte catholique.

Collecte au cours de notre histoire occidentale

Je voudrais simplement faire quelques repérages dans notre histoire pour mettre en évidence tel ou tel aspect dont le monde catholique restera marqué. Les historiens et les liturgistes trouveront certainement léger et incomplet ce survol, peut-être tomberons-nous d’accord toutefois sur l’importance des périodes que je vais dégager. Cinq points, cinq repères.

Dès les premiers siècles, la forme basilicale, habituelle dans l’urbanisme romain, s’est massivement imposée au monde chrétien. La construction au VIe siècle de Sainte-Sophie à Constantinople reste extraordinaire. Non que le plan centré, lui aussi hérité du monde romain, n’ait pas été apprécié, mais il ne permet pas, sauf exploit, la réalisation de vastes espaces intérieurs. Il sera en Occident progressivement réservé au baptistère ou au martyrium. C’est la forme basilicale qui va dominer largement. Non seulement du fait de ses aspects commodes, notamment ses dimensions, mais aussi parce que sa forme convient bien à quelques intuitions fortes déjà vécues par la liturgie, comme par exemple : l’orientation, la distinction à l’intérieur d’espaces différenciés, mais je reviendrai sur ces aspects. La place et la forme des chœurs et des sanctuaires se sont beaucoup cherchées durant les huit premiers siècles du christianisme. Trois éléments de la liturgie ont été nettement distingués et particulièrement travaillés quant à leur forme et leur place ; les sièges du clergé, l’autel et l’ambon.

On a ainsi plusieurs possibilités. L’autel peut se trouver au seuil de l’abside, en Syrie par exemple, rarement en son fond, ou bien il est placé au milieu de la nef, en Afrique du Nord, parfois même entouré du presbyterium, l’ensemble bordé alors de chancels. Le plus souvent le clergé est dans l’abside. L’ambon souvent imposant sauf en Afrique, est lui aussi soit au milieu de la nef (Trèves, Ephèse, et même en Cappadoce encore au Ville siècle), soit, mais c’est

<< 1 2 3 4 5 6 7 >>

Enregistrer au format PDF  Version imprimable de cet article

Sur le même thème :