Dans son Dictionnaire historique de
la Papauté (p. 1723), Philippe Levillain remarque que l'intérêt
porté à la vie quotidienne du Souverain Pontife est récent.
Jusqu'à ces dernières années, elle ne rentrait pas dans les
catégories de représentation de l'image du Pape. Jean XXII diffusa
plus que tous ses prédécesseurs des informations, dont certaines
sont devenues de véritables " fioretti ". Paul VI sut se préserver
dans sa vie quotidienne. C'est avec Jean-Paul II que l'observation de la vie quotidienne
du Pape rejoignit celle de sa vie privée. Peut-être est-ce à
la suite de l'attenta de 1981. En tout cas, il accepte de temps en temps
de se laisser photographier à table, d'être surpris en tenue de skieur
dans les Abruzzes ou en promenade dans les Alpes du Val d'Aoste. Il a accepté
même récemment qu'une agence religieuse, l'agence Zénit, publie
la liste de ses hospitalisations, estimant que cela le rapprochait des malades
à qui il a consacré une Journée Mondiale à partir
de 1993. En février 1984, il publie une Lettre apostolique "
Salvifici doloris
", qui traite de la signification chrétienne de la souffrance humaine.
En 1995, il rappelle la création d'une Commission Pontificale : "
Dans les circonstances actuelles, je voudrais attirer l'attention sur le dixième
anniversaire, tout proche, d'un autre événement ecclésial,
particulièrement important pour la pastorale des malades. En effet, par
le " motu proprio " Dolentium
hominum, du 11 février 1985, j'ai institué la Commission pontificale,
devenue par la suite le Conseil pontifical, pour la Pastorale des Services de
la Santé " Vous qui souffrez dans votre corps et votre esprit,
je vous souhaite à tous de savoir reconnaître et accueillir l'appel
de Dieu à être des artisans de paix par l'offrande de votre souffrance.
Il n'est pas facile de répondre à un appel aussi exigeant. "
(Message du 21.11.94) L'histoire du patient Wojtyla remonte à ses
24 ans, lorsqu'il fut renversé par une voiture de l'occupant, à
Cracovie, le 29 février 1944, et fut hospitalisé jusqu'au 12 mars.
Mais, depuis qu'il est pape, il a été hospitalisé
une demi-douzaine de fois, ce qui lui a fait dire, en octobre 1996, depuis sa
fenêtre de l'hôpital Gemelli: "Il y a Vatican I, c'est le
palais apostolique, Vatican II, c'est Castelgandolfo, et Vatican III: le Gemelli!".
Lorsqu'il parle de la souffrance physique, Jean-Paul II sait de quoi il
s'agit. Lorsqu'il parle d'offrir ses souffrances, il le fait: lors de sa fracture
du fémur, il a confié à la foule qu'il l'offrait pour les
familles. C'était l'année internationale de la famille.
- Sa première hospitalisation comme pape date de l'attentat du 13 mai
1981. Une intervention de 6 heures sera nécessaire: trois litres de sang
se sont répandus dans son corps et il faudra procéder à l'ablation
de certains organes touchés par la balle meurtrière. Le pape guérit
et rentre au Vatican le 3 juin, après 22 jours de soins.
- Il est
hospitalisé de nouveau le 20 juin pour une infection de "cytomegalovirus"
contracté à la suite de la transfusion nécessaire à
l'opération du 13 mai. Il est opéré le 5 août et repart
le 14.
- Le 15 juillet 1992, le pape est opéré d'une tumeur
bénigne à l'intestin. Il quitte le Gemelli le 26 juillet, après
15 jours de soins.
- Le 11 novembre 1993, le pape glisse accidentellement
dans la salle des bénédictions du Vatican, sur les marches du podium,
à la fin d'une audience de la FAO. Il se luxe l'épaule droite. Il
est hospitalisé pour la 4e fois. Il rentre au Vatican le lendemain.
- Le
soir du 28 avril 1994, Jean-Paul II tombe dans sa salle de bains et se fracture
le col du fémur de la jambe droite. Il est opéré le 29 avril
et quitte le Gemelli au bout d'un mois. Désormais il a de la difficulté
à marcher, il s'appuiera sur une canne.
- Le 6 octobre, c'est une
appendicite qui nécessite une hospitalisation. Le pape est opéré
le 8 ictibre. Il sort le 14.
Plusieurs autres fois, le pape s'est
également rendu au Gemelli pour des contrôles: en juillet 93, janvier
95, mars 96, août 96. D'autres événements ont éprouvé
le pape physiquement: - Le 7 avril 1994, il tombe lors d'une excursion
dans les Abruzzes, sur les neiges du Gran Sasso.Le lendemain, il inaugure le Jugement
universel de la Sixtine, restauré ; il ne pouvait plus bouger la main.
- Le 25 décembre 1995, au moment de la bénédiction
Urbi et Orbi, il a un malaise et doit se retirer. I dit avec humour, alors qu'il
se présente 20 minutes plus tard: "Je vous souhaite un bon Noël.
Je vous prie de m'excuser: même le pape peut tomber malade!".
-
Le 1er janvier 1998, alors quil s'apprête à baptiser des nouveaux-nés
dans la Sixtine, il perd l'équilibre et le Maître des cérémonies
le soutient. Dans cette chute inattendue.
- Le 12 juin 1999, lors de sa
visite en Pologne, Jean-Paul II tombe dans la salle de bains de la nonciature
de Varsovie et se blesse à la tête. Il faut lui faire trois points
de suture. Deux jours plus tard, le 15 juin, il doit s'aliter en raison d'une
fièvre.
- en mars 2002, une arthrose du genou droit oblige Jean-Paul
II à renoncer au lavement des pieds du Jeudi Saint
Ces dernières
années, le tremblement du bras droit du pape s'est accentué, faisant
penser aux observateurs à un symptôme de la maladie de Parkinson.
Le Saint-Siège
parle de problèmes "de nature extrapyramidale". Les rumeurs
augmentent les commentaires. La salle
de presse du Vatican publie des communiqués précis. |