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De Karol à Jean-Paul II
 


Lorsque, le 28 juillet 1948, Karol Wojtyla embrasse la terre à l'entrée du petit village polonais de Niegowic, où il vient d'être nommé vicaire, il est bien loin de penser que, trente ans plus tard, ce geste deviendra l'emblème itinérant d'un pape.

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Quelques dates
 
 

 

Une " aventure pour Dieu "

Pour l'heure c'est la suite d'une " aventure pour Dieu " commencée, en octobre 1942, avec l'entrée au séminaire clandestin de Cracovie, créé par le prince archevêque Adam Stefan Sapieha. Travail obligatoire à l'usine Solvay aux mains des nazis le jour, théologie et philosophie la nuit, une vie polonaise à risque sous l'Occupation pour le jeune Karol, bouleversé par les convois des juifs qu'il voit partir pour le camp voisin d'Auschwitz.
Considéré comme résistant culturel - il est aussi acteur dans un théâtre clandestin -, il échappe, le 6 août 1944, à la Gestapo.

 
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Ordonné prêtre à la Toussaint 1946 - il a vingt six ans -, il est envoyé pour se former à l'étranger.
Dix-huit mois de voyage, d'études, de rencontres à Rome, en France (Paris, Marseille, Lourdes, Nord-Pas-de-Calais), en Belgique, et la rédaction d'une thèse de doctorat en théologie sur la doctrine de la foi selon Jean de la Croix.

"Wujek"

Après huit mois de vie de campagne à Niegowic, Karol Wojtyla revient à Cracovie, qu'il ne quittera plus… jusqu'en 1978 ! Une vie sacerdotale dans une Pologne qui devient communiste, laissée par les Occidentaux aux mains de Staline. Ce sera pendant trente ans une lutte incessante sur le terrain contre un pouvoir et une idéologie s'efforçant par tous les moyens de limiter la liberté de pensée et d'action de l'Église.

Deux ans vicaire à la paroisse Saint-Florian, Karol Wojtyla s'investit aussi pleinement dans la pastorale des jeunes, rapidement surnommé " Wujek ", mon oncle, comme on le fait affectueusement dans les familles polonaises pour un être cher.
Deux années (1949-1951) pendant lesquelles commencent d'être publiées sous des pseudonymes des œuvres littéraires. Car Karol Wojtyla écrit aussi, des poèmes et des pièces de théâtre qui vont se succéder, autre manière pour lui de méditer le mystère chrétien.

Carrière universitaire

Après deux nouvelles années d'études consacrées à Max Scheler, il entame une carrière universitaire, professeur de théologie morale à la Faculté de théologie de Cracovie (1953), hélas bientôt fermée par le pouvoir, puis à la chaire d'éthique de l'Université catholique de Lublin (KVL) qui devient un haut lieu chrétien de résistance intellectuelle.

Karol Wojtyla mène alors de front cette activité universitaire et une action remarquable auprès des blessés de la vie de Cracovie et des jeunes, pour lesquels il organise des retraites, des récollections, de longues randonnées en montagne dans les Tatras, des ballades sur les lacs de Mazurie, où la détente et le tourisme servent de couverture à d'intenses réflexions spirituelles.

C'est là, en Mazurie, qu'en août 1958, il reçoit un télégramme : Pie XII le nomme, à trente-huit ans, évêque auxiliaire de Cracovie auprès de Mgr Baziak, successeur du cardinal Sapieha.

Totus tuus

Karol Wojtyla choisit sa devise épiscopale chez un saint… français, Louis-Marie Grignion de Montfort, découvert dans sa jeunesse : Totus tuus , Tout à toi Marie, avec l'emblème de la Croix blanche sur fond bleu, et au pied de la Croix, comme au Golgotha, le M de Marie.
Il est vite un évêque aimé de son peuple ; il publie son œuvre éthique majeure Amour et Responsabilité; il s'oppose avec fermeté, sans jamais agresser les personnes, aux tracasseries et gestes malveillants des autorités communistes.

L'année 1962 est un nouveau tournant. D'une part, il devient en juin, à la mort de Mgr Baziak, vicaire capitulaire de Cracovie, et tout le monde espère une future nomination comme archevêque ; d'autre part, il se prépare à acquérir une dimension plus universelle en participant au concile Vatican II. Et il en est, de 1962 à 1965, un acteur important.

Vatican II

Tant à titre personnel qu'au nom de l'épiscopat polonais, il intervient à plusieurs reprises, en public ou par écrit, sur la liturgie, l'Église, l'œcuménisme, la liberté religieuse, mais c'est au texte Gaudium et spes sur l'Église dans le monde de ce temps qu'il se consacre en priorité. Une intervention majeure, où il impressionne ses frères évêques par sa réflexion théologique et sa vision des rapports Dieu-Homme-Monde, le fait appeler comme membre de la sous-commission centrale chargée d'élaborer le texte définitif.
Il en est, aux dires mêmes des experts qui aident les évêques, un inspirateur décisif. Tous ne cachent pas la forte impression faite par cet homme venu de l'Est, quasiment inconnu, et pour dire cela, ils s'appellent Henri de Lubac, Yves-Marie Congar, Bernard Häring, Jean Daniélou…

Successeur de saint Stanislas

Le 30 décembre 1963, au retour de son premier voyage en Terre Sainte, il reçoit sa nomination comme archevêque-métropolite de Cracovie, suivie en 1967 par la pourpre cardinalice. Une période douloureuse en Pologne où un conflit sévère oppose le pouvoir et l'Église en pleine célébration du millénaire du pays. A l'origine une lettre de l'épiscopat polonais aux évêques allemands (décembre 1965), analyse de l'histoire des deux peuples, qui se termine par cette phrase : " Nous pardonnons et demandons votre pardon ". C'est aussitôt le tollé dans les sphères du pouvoir accusant pratiquement l'Église de trahison !

Premiers visés : le cardinal-primat Wyszynski, l'homme de fer de l'Eglise polonaise, héraut intransigeant de la liberté, et Mgr Wojtyla, auteur principal du texte, qui doit affronter une basse campagne de dénigrements. Il apprend vraiment là que le combat pour la purification de mémoire, pour le repentance et le dialogue, pour l'Histoire memoria futuri, n'est pas un long fleuve tranquille… Tout un programme pour celui qui devient le successeur de saint Stanislas, assassiné par le roi Boleslas, le Hardi, ayant osé dire non au totalitarisme.

Cracovie à l'heure conciliaire

Autant d'événements et de paroles qui sont de plus en plus connus dans l'Église universelle, surtout que le pape Paul VI, véritable protecteur de Karol Wojtyla, le met en avant avec une sorte de détermination prophétique. Il en fait un membre du secrétariat du Synode des évêques, lui demande de tenir la plume pour l'encyclique Humanae vitae, le consulte en permanence quand il lance l'Ostpolitik, la politique d'ouverture du Saint-Siège vers l'Est, et l'invite, en 1976, à prêcher la retraite de carême au Vatican.

Travailleur infatigable, Karol Wojtyla met rapidement - trop vite aux yeux de nombreux évêques polonais… - Cracovie à l'heure conciliaire.
Liturgie, apostolat des laïcs, recherche de nouvelles expressions pastorales, soutien à la presse catholique : il fait culminer tout ce bouillonnement dans une démarche synodale. Sept ans de travaux sont prévus de 1972 à 1979, hommage au neuvième centenaire de la mort de Saint Stanislas martyr en l'an 1079. Un synode qu'il ouvre Karol Wojtyla et qu'il clôturera Jean-Paul II : successeur de Stanislas au commencement, successeur de Pierre à la fin.

Evêque de Rome

Le 28 septembre 1978, Karol Wojtyla est le matin à Kalwaria Zebrzydowska, son sanctuaire préféré, entre Wadowice et Cracovie, pour prier, seul ; puis en fin d'après-midi il célèbre la messe dans sa cathédrale du Wawel.
Ce jour est particulier : c'est le vingtième anniversaire de sa consécration épiscopale.

La nuit suivante apporte à Cracovie, comme au monde entier, une nouvelle inattendue : la mort, au bout de trente-trois jours de pontificat, de Jean Paul 1er.

Rome, une nouvelle fois, n'avait plus d'évêque…

par Jean OFFREDO

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