liturgique sur l’Eucharistie et plus encore, sur la démarche personnelle voire l’expérience intime dans la célébration. Or la messe est une action de l’Église qui offre au Père le sacrifice du Christ et c’est pourquoi elle est par nature une action communautaire. La messe est donc le centre de la vie liturgique et le sommet et la source de la vie de l’Église, sans être pour autant le tout de la liturgie, ni le tout de la vie de l’Église 12.
Et c’est pourquoi, la liturgie de la Parole manifeste l’Église en prière, l’assemblée réunie par le Christ et pas seulement une collection d’individus qui prient côte-à-côte. Il y a ici un des accents de la réforme liturgique de Vatican II : toute célébration liturgique comporte l’écoute de la Parole de Dieu y compris dans la célébration du sacrement de pénitence ou l’onction des malades. Car toute proclamation de la Parole de Dieu s’adresse à l’Église, un peuple rassemblé par la Parole et par le pain. La liturgie de la Parole édifie l’Église en corps de prière.
Tous ceux qui remplissent un « ministère liturgique », donc spécialement le lecteur, mais aussi et en premier lieu, le ministre ordonné qui préside l’assemblée du Seigneur 13 , sont par conséquent appelés à devenir des signes et des témoins de cette dimension ecclésiale de l’écoute de la Parole de Dieu, une écoute qui est prière et signe de l’Esprit-Saint qui ouvre à l’œuvre de Dieu. Chacun, à sa place propre, a donc vocation à devenir un écoutant et ainsi serviteurs du corps du Christ, membre vivant de l’Église en prière.
Dans un temps de crise généralisée de la transmission 14 , la formation à la prière est un défi que connaissent aussi bien les catéchistes que les lieux de formation de prêtres et religieux. Pour affronter les questions posées par la vie pastorale dans ce monde complexe, une théologie de la prière (et notamment de la forme fondamentale de la prière de l’Église à savoir la « liturgie des Heures ») est de grande importance : car il en va du combat de la foi lorsque celle-ci n’est plus portée par le soutien d’une société où la religion occupait une place prééminente. Or il appartient à l’être chrétien non seulement de confesser mais aussi de prier un Dieu unique en trois personnes.
Si la liturgie de la Parole est bien un événement qui rend visible le dialogue entre Dieu et son Peuple, et qui manifeste la présence du Christ annonçant encore aujourd’hui la Bonne Nouvelle, c’est-à-dire l’Évangile du salut, alors il faut mettre en lumière une dimension qui demeure trop peu perçue : l’écoute de la Parole dans la liturgie, constitue la forme première de l’entrée dans la prière. Écouter les Écritures proclamées dans la sainte liturgie, c’est en effet, on l’a vu plus haut, entrer dans le dialogue entre le Christ et l’Église qui est constituant de toute la vie liturgique. Et
