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L’écoute communautaire de la Parole de Dieu dans la liturgie : La forme première de la prière chrétienne

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au cours de l’histoire : dans le sacrifice de la messe, dans la personne du ministre, et « au plus haut degré », sous les espèces eucharistiques. Il n’est pas nécessaire de développer ces points notamment le dernier aspect, tant la présence du Seigneur dans l’Eucharistie fait partie de la sensibilité catholique profonde.

Mais le Concile précise que ceci n’est pas seulement vrai de l’Eucharistie, mais concerne tous les sacrements : « Il est présent, par sa puissance, dans les sacrements » et le texte appuie l’affirmation sur l’autorité de S. Augustin pour qui « lorsque quelqu’un baptise, c’est le Christ lui-même qui baptise ». Et c’est à la suite de ces affirmations que ce texte de Vatican II exprime avec le plus de force ce qui est capital pour la compréhension même de la liturgie de la Parole :

« Il est là présent dans sa parole, car c’est lui qui parle tandis qu’on lit dans l’Église les Saintes Écritures. Enfin il est là présent lorsque l’Église prie et chante les psaumes, lui qui a promis : « ‘Là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là, au milieu d’eux’ 9 » (Mt 18, 20).

La formulation même de ce passage désigne un événement de parole qui est en même temps la manifestation d’une présence. En disant « c’est lui qui parle », le Concile souligne que la proclamation des Écritures dans la liturgie n’est pas un moyen de communiquer un enseignement biblique mais une manifestation du Christ Jésus, Parole de Dieu. Plus encore, si le Christ parle à travers la proclamation des Saintes Écritures, c’est fondamentalement pour instaurer un dialogue entre Lui et le Peuple de Dieu, dialogue d’amour que le texte exprime à partir de la figure de la relation entre le Christ époux et l’Église épouse, qui fonde le culte chrétien :

« Effectivement, pour l’accomplissement de cette grande œuvre par laquelle Dieu est parfaitement glorifié et les hommes sanctifiés, le Christ s’associe toujours l’Église, son Epouse bien-aimée, qui l’invoque comme son Seigneur et qui, par la médiation de celui-ci, rend son culte au Père éternel 10 ».

Écouter la Parole est la forme première de la prière

Une conception réductrice de la prière conduit trop souvent à ramener la liturgie à un activité rituelle en oubliant l’essentiel que rappelait avec force Jean-Paul II dans la lettre pour le 25e anniversaire déjà citée plus haut :

« Parce que la liturgie est l’exercice du sacerdoce du Christ (…) rien de tout ce que nous faisons, nous, dans la liturgie, ne peut apparaître comme plus important que ce que fait le Christ, invisiblement, mais réellement, par son Esprit 11 » .

Trop souvent, on instaure une quasi-équivalence entre liturgie, prière et messe. Et beaucoup de fidèles diront que « prier, c’est aller à la messe ». Certes, ce n’est pas faux. Mais le risque est réel de concentrer toute la vie

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