le Pape François tire des conclusions sur un aspect auquel il attache une grande importance, à savoir la nature et la qualité de l’homélie qui « a une valeur spéciale qui provient de son contexte eucharistique 3 ». Et dans cette ligne, il est décisif de relever, avec le Pape François, que l’homélie « dépasse toutes les catéchèses parce qu’elle est le moment le plus élevé du dialogue entre Dieu et son peuple, avant la communion sacramentelle. L’homélie reprend ce dialogue qui est déjà engagé entre le Seigneur et son peuple 4 ». Le Pape François tire également de cette spécificité de l’acte homilétique, un enseignement sur la responsabilité du prédicateur :
« Celui qui prêche doit discerner le cœur de sa communauté pour chercher où est vivant et ardent le désir de Dieu, et aussi où ce dialogue, qui était amoureux, a été étouffé ou n’a pas pu donner de fruit 5 ».
Des Écritures à la Parole de Dieu
Lorsqu’on considère la relation entre la liturgie et les Saintes Écritures, on rencontre aussitôt la notion théologique de « Parole de Dieu », qui renvoie à la personne même du Christ, le Verbe fait chair. Car souligne d’emblée le Concile Vatican II, dans la Constitution dogmatique sur la révélation Dei Verbum, la foi chrétienne repose sur le fait que Dieu s’est « révélé » c’est-à-dire qu’il s’est fait connaître aux hommes en s’adressant à eux « comme à des amis » et qu’il « s’entretient avec eux pour les inviter et les admettre à partager sa propre vie 6 ».
Il faut donc distinguer d’une part les livres de la Sainte Écriture dont la Constitution Dei Verbum affirme qu’ils « contiennent et présentent » les « réalités divinement révélées 7 », et la Parole de Dieu en tant qu’elle s’identifie au Christ, le Fils de Dieu, sommet de la Révélation, lui qui est le « Verbe éternel qui éclaire tous les hommes, pour qu’il demeurât parmi eux et leur fît connaître les profondeurs de Dieu ». C’est pourquoi aussi l’Alliance Nouvelle dans le Christ étant « définitive », elle « ne passera jamais » et « aucune nouvelle révélation publique n’est dès lors à attendre avant la manifestation glorieuse de notre Seigneur Jésus Christ 8 ». Dieu a dit sa Parole définitive en son Fils Jésus Christ.
Or dans ce qu’on appelle la liturgie de la Parole, c’est-à-dire la première partie de la messe, il s’agit de rendre audible et même visible cette Parole de Dieu qui n’est pas un texte mais une voix comme l’affirme le n° 7 de la Constitution sur la liturgie qui constitue un passage décisif pour notre sujet. Ce texte énumère en effet les différentes modalités de la présence du Christ auprès de son Église pour l’accomplissement de l’œuvre du salut et spécialement dans la liturgie.
Il met en premier lieu, trois formes de cette présence que la tradition latine a fortement valorisées
