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L’écoute communautaire de la Parole de Dieu dans la liturgie : La forme première de la prière chrétienne

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il apparaît aussitôt que cette relation qui est la profondeur du mystère liturgique est en quelque sorte dévoilée dans le Notre Père dont on ne soulignera jamais assez qu’il constitue la matrice de toute la liturgie chrétienne, cette « prière du Seigneur » (oraison dominicale) que déploie à sa manière le chapitre 17 de l’Évangile de Jean.

Le lectionnaire pour nourrir la foi des chrétiens

Souligner que l’écoute des Saintes Écritures dans la liturgie est la forme première de la prière chrétienne offre un appui décisif pour dire que c’est le chemin par excellence pour nourrir la foi des fidèles.

Pour les plus jeunes spécialement, mais ceci vaut pour tous, notre monde est marqué en profondeur et parfois de façon exaspérée, par la recherche de l’efficacité technique et même celle de la performance. Dans ce contexte, la liturgie risque d’être prise au piège de la recherche d’une performance dans l’exécution des prescriptions rituelles. C’est pourquoi, la recherche d’un équilibre théologique et spirituel pour les fidèles implique de manifester constamment que c’est par sa Pâque dont la liturgie actualise les fruits, que le Christ nous a sauvés. La perfection de l’exécution rituelle ne doit jamais apparaître comme un absolu, car ce faisant, elle pourrait devenir une forme subtile de refus de la grâce.

Il ne suffit pas en effet de mettre les textes bibliques dans les mains des fidèles, de proposer à des jeunes de se mettre au service de la liturgie, par la musique ou le service de l’autel, ou encore d’exposer le Saint-Sacrement en vue d’un temps d’adoration. Il s’agit d’entrer dans la prière et plus spécialement dans la prière chrétienne, qui est chemin dans la foi. Car la prière chrétienne ne consiste pas d’abord à dire des prières, mais elle est participation à la relation de communion qui unit le Fils au Père, et donc à la relation trinitaire puisque c’est l’Esprit-Saint qui permet de dire « Abba Père » :

« Et voici la preuve que vous êtes des fils : Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, et cet Esprit crie « Abba ! », c’est-à-dire : Père ! Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils, et puisque tu es fils, tu es aussi héritier : c’est l’œuvre de Dieu » (Ga 4, 6-7) .

La participation active qui est l’un des axes majeurs de la pensée liturgique de Vatican II trouve ici son levier fondamental 15 . Il ne s’agit pas d’abord de faire quelque chose mais d’entrer dans un mystère qui est de nature relationnelle. Et c’est pourquoi l’écoute des lectures, le chant, les gestes et les attitudes mais aussi le silence sont autant de moyens pour favoriser cette entrée sur un chemin qui demeure toujours une aventure non tracée.

Parce qu’elle est la forme première de la prière chrétienne, l’écoute des saintes Écritures dans la liturgie institue le lectionnaire comme chemin de communion avec

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