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L’écoute communautaire de la Parole de Dieu dans la liturgie : La forme première de la prière chrétienne

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Dieu, cette communion que scelle 16 la participation à la table du Seigneur. C’est en recevant sa Parole, comme don de sa vie (d’où l’expression de « table » de la Parole) que nous apprenons à prier, c’est-à-dire à entrer vraiment dans une relation d’alliance avec Dieu. Et c’est en recevant la Parole comme don que nous entrons dans le sens du sacrifice eucharistique : un admirable échange par lequel nous devenons le corps du Christ.

Autrement dit, dans un monde qui privilégie l’action et donc l’œuvre de l’homme, pour que la liturgie ne soit pas réduite à une performance rituelle, il est essentiel de valoriser le fait qu’elle est le grand dialogue entre Dieu et son peuple, le lieu où le Christ adresse la parole à l’assemblée et à chacun en particulier, « l’œuvre de Dieu » (en latin opus Dei) où s’actualise sans cesse l’alliance fondatrice du baptême.

Écouter et obéir

Il faut souligner également que l’écoute des Écritures en tant que forme fondamentale de la prière, est la voie privilégiée de l’obéissance à Dieu 17 . Ecouter implique en effet, accepter de se laisser décentrer et même de se dessaisir de soi-même : « Parle Seigneur, ton serviteur écoute » (1 Sam 3, 10).

En 1985, dans un commentaire de l’appel du jeune homme riche, le Pape Jean-Paul II a mis en lumière combien la vocation chrétienne est réponse à un appel, et que par conséquent le « viens suis-moi » ne peut être pensé comme s’il était réservé aux ministères ordonnés et à la vie consacrée 18 . La proclamation de la Parole en liturgie rappelle ainsi un fait essentiel : dans nos vies, comme dans la prière et dans les sacrements, c’est Dieu qui a l’initiative. C’est là par conséquent que nous pouvons réentendre cet appel : « Viens suis moi ».

À une telle vision, on voit immédiatement l’objection : la capacité d’attention est devenue fragile comme le signalent par exemple les enseignants et formateurs. Par ailleurs, beaucoup « n’écoutent » pas car ils sont plongés dans la lecture des textes qui se trouvent dans la feuille paroissiale ou une revue 19 . Et il est difficile de nier ces réalités. Plus encore la civilisation de l’écoute nomade avec écouteurs dans les oreilles conduit à perdre ce sens de l’écoute communautaire . Dès lors, pour favoriser cette écoute communautaire 20 de la Parole, qui est dialogue priant avec le Christ qui parle, il convient de travailler sur l’éducation à l’écoute et donc sur le goût du silence dans la liturgie.

Le lectionnaire pour que les Écritures deviennent un univers familier

Il y a un lien profond entre l’affirmation du Christ « vous êtes mes amis » (Jn 15,14) et la familiarité avec les Écritures que la réforme liturgique de Vatican II a voulu donner aux fidèles. Or, pour que cette amitié se noue, il faut encore se joindre régulièrement aux rendez-vous que constituent les

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