à l’accueil d’un don si précieux. Les chrétiens parlent de cette expérience en termes de venue du Souffle saint, de l’Esprit Saint qui porte et relaie la Parole dans son incarnation. Il y a là comme un résumé particulièrement impressionnant du mystère de la vie : tout vient d’une source, de laquelle peut advenir un travail d’humanité par la culture du cœur, de la raison et du corps, mu par le Souffle vivifiant.
Que l’on me permette ici de formuler cet espoir qu’au-delà de toutes les particularités de croyances, de convictions ou même d’idéologies, tous les hommes puissent se donner en ce lieu d’inspiration, un rendez-vous d’amour. Nos efforts d’acuité par le cœur, la raison et le corps sont indispensables mais insuffisants pour nous donner accès à ce rendez-vous là. Mais sur la base de notre recherche et de notre travail, nous pouvons goûter au-delà de tout, le bonheur d’une inspiration commune qui nous fait tenir miraculeusement, d’expérience en expérience, dans l’unité d’un même devenir. Transcendance ?
III. Relation
Je veux en venir maintenant à l’essentiel. La culture aussi inspirée soit-elle, n’est pas une fin en soi. Elle vise à permettre le déploiement d’une relation vivante. Le sens de notre vie se trouve dans la relation. Il ne va pas de soi d’affirmer une telle vérité aujourd’hui tant l’un des traits les plus saillants qui marque l’évolution des mentalités depuis quelques siècles, est l’émergence de la conscience individuelle : philosophiquement, l’individu est devenu le principe de compréhension des réalités. Ce phénomène comporte un aspect positif où le sujet peut prendre conscience de lui-même et entrer en dialogue avec d’autres sujets jusqu’à prétendre à un « nous » de communion. Mais cette évolution de l’affirmation individuelle comporte un aspect plus problématique : le risque est grand en effet de voir chacun s’enfermer sur lui-même et éprouver de grandes difficultés dans son rapport aux autres. De ce fait il arrive fréquemment que tout ce qui touche à la relation se pense en termes de juxtaposition ou de confrontation. Il est nécessaire aujourd’hui de retrouver la dynamique relationnelle au-delà de la crise des institutions qui ne parviennent plus à assurer la cohérence du tissu social. La seule motivation qui puisse nous amener à une relation profonde entre les membres d’une société, d’une famille, d’un groupe, d’une entreprise, d’une communauté, c’est justement le partage de la donnée culturelle telle que nous l’avons présentée. Si l’espace social se développe autour de la prise en compte du désir profond et de son déploiement grâce à l’intelligence du cœur, de la raison et du corps, alimenté par l’inspiration du souffle vivifiant, alors beaucoup sont prêts à risquer l’aventure. Une telle perspective culturelle est une réelle démarche spirituelle. Le terme de
