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"La culture et le patrimoine culturel, chemins spirituels pour notre temps" P. Jean-Pierre Longeat

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Culture

Le terme de culture, au moins dans les langues indo-européennes, touche tout à la fois, le travail de la terre, au sens premier et au sens figuré, la transformation de l’homme et de la société. Le soin de la nature pour la production de bons fruits et l’élevage des animaux dans l’espace rural occupent une place considérable dans la vie des hommes. Ce travail est particulièrement riche d’enseignement et porteur de sagesse. Il a d’ailleurs souvent servi d’expression symbolique de la croissance en humanité : la force des labours, le savoir-faire du semeur ou des machines agricoles qui l’ont relayé, la patience du cultivateur durant la germination, sa joie dans l’effort partagé au temps de la moisson, l’engrangement de la récolte et tant d’autres aspects sont autant de supports pour les multiples paraboles de sagesse qui jalonnent notre histoire. Pour rester dans l’univers judéo-chrétien, que l’on me permette de rappeler ici ces deux ou trois exemples : « Le devenir des hommes est comparable à un semeur sorti pour semer ; comme il semait, des graines sont tombées sur le bord du chemin…, sur des endroits rocheux…, dans les épines, et d’autres enfin dans la bonne terre, où elles ont donné du fruit, l’un cent, l’autre soixante, l’autre trente. » « La sagesse est semblable à un grain de moutarde qu’un homme a pris et semé dans son champ. C’est bien la plus petite de toutes les graines, mais, quand il a poussé, c’est la plus grande des plantes potagères, qui devient même un arbre, au point que les oiseaux du ciel viennent s’abriter dans ses branches. » « C’est comme un homme qui aurait jeté du grain en terre : qu’il dorme et qu’il se lève, nuit et jour, la semence germe et pousse, il ne sait comment. D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, puis plein de blé dans l’épi. Et quand le fruit s’y prête, aussitôt il y met la faucille, parce que la moisson est à point. » L’agriculture est un art, comme l’est aussi l’ouvrage de tout artisan, de tout ouvrier, de tout artiste qui participe ainsi à la transformation de la terre et de ses habitants.

Mais comment caractériser les cultures humaines ? Les biologistes s’accordent à reconnaître en nous trois instincts moteurs : l’instinct de conservation ; l’instinct sexuel et enfin celui d’appropriation. Comme les autres animaux l’homme pourrait se contenter de vivre ses instincts de manière conditionnée mais son originalité est justement de pouvoir les aménager pour qu’ils deviennent les éléments dynamiques d’une cohérence globale. C’est le rôle de la culture de permettre à ces instincts-premiers de s’orienter vers le juste équilibre d’une relation possible et heureuse avec soi-même et avec autrui. C’est bien ici tout l’homme qui est concerné : le corps, la raison et le cœur. Le cœur d’abord. Comme son nom l’indique, c’est le centre vital : les anciens

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