une interview récente à La Croix vous dites : « La culture permet de tempérer la prépondérance du tout économique. Elle est un moyen d’échapper à la pression de « l’avoir toujours plus » pour être heureux. Elle est un art de vivre. S’engager pour la culture est un combat social. » Merci, Père Longeat.
Père Jean-Marie Gaudron
Image : Père Longeat, photographie de Ch. Dequidt.
“La culture et le patrimoine culturel, chemins spirituels pour notre temps”
Conférence du P. Jean-Pierre Longeat, Père Abbé de Ligugé
12 Février 2009, église Saint-Michel-des-Lions de Limoges
Elle était animée par le père Jean-Marie Gaudron, et organisée par la Grande Confrérie de Saint-Martial de Limoges, avec la Commission d’Art Sacré du diocèse de Limoges.
Cette conférence prend place dans le cadre de l’année des Ostensions limousines qui s’ouvre en ce mois de février. De telles manifestations sont l’occasion d’une rencontre inédite entre des sphères et des acteurs très divers d’une vie sociale où l’élément religieux joue un rôle important mais conjointement à beaucoup d’autres qui relèvent de la vie d’ensemble d’une ère géographique dont l’histoire et l’actualité sont riches en personnalités charismatiques et en œuvres remarquables. C’est en prenant appui sur de tels témoins qu’une société peut assurer un développement d’autant plus audacieux qu’il s’enracine dans une cohérence d’identité sur le long terme. Les sociologues n’ont de cesse aujourd’hui, de rappeler que l’inscription dans une lignée de mémoire est une des conditions nécessaires au bon développement de la vie personnelle et commune.
Vous l’aurez compris, je ne suis pas de ceux qui considèrent la culture comme un domaine réservé, connexe, touchant seulement au temps des loisirs ou du surplus d’expériences et de connaissances. La culture concerne l’ensemble des activités humaines et la totalité de la personne. C’est dire l’importance qu’il y a, qu’il y aurait aujourd’hui à mettre au premier plan l’effort de réflexion et d’action culturelles au cœur de nos sociétés : s’il est un pôle indispensable pour un pays, une région, un département ou une ville, c’est bien celui des affaires culturelles. S’en passer, pour défendre l’urgence du tout économique, c’est à coup sûr ruiner le vivre ensemble et la perspective d’une croissance harmonieuse.
Ce préalable étant posé, je souhaiterais décliner trois idées-forces pour dessiner avec vous, comme l’annonce le titre de cette intervention, les contours de nouveaux chemins « spirituels » pour notre temps à partir du fondement culturel et patrimonial. J’évoquerai ainsi la notion de culture elle-même, celle d’inspiration qui lui est complémentaire et pour finir celle de relation en laquelle les deux autres trouvent leur finalité.
I.
