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"La culture et le patrimoine culturel, chemins spirituels pour notre temps" P. Jean-Pierre Longeat

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parlaient de lui comme d’un lieu intérieur duquel jaillit le désir profond qui se traduit en cri, en dilatation, en angoisse parfois, en passions diverses. Cultiver ce centre intérieur, c’est s’assurer un déploiement heureux des manifestations qui en découlent. Car le cœur dont il est question ici dépasse largement nos seules capacités. C’est un lieu-source, commun à tous mais duquel se dégage chaque personnalité, comme une fleur en épanouissement. A l’égard de ce lieu privilégié, la culture consiste en éducation de l’attention, pour ne jamais être prisonnier des choses qui passent mais pour être pleinement soi-même dans la stabilité d’un cœur qui écoute. Oh ! Comme il serait nécessaire de privilégier l’écoute et l’attention, comme il serait bon de savoir s’arrêter et de prendre le temps d’un retour au centre comme on le fait si bien sur un terrain de football : oui, il s’agit bien de cela, remettre la balle au centre, tel est le fondement de toute culture humaine. Mais il n’y a pas que l’attention du cœur à cultiver, il y a aussi l’effort de la raison. Le désir qui surgit en moi, cherche à comprendre : c’est là un des biens les plus précieux qui soit. On ne dira jamais assez combien laisser un esprit en jachère est une porte ouverte à une vie sans but. L’esprit toujours en éveil, selon le charisme de chacun, est en perpétuel quête de sens. Certes la raison ne peut tout pénétrer, il reste encore des pans entier de l’univers, de l’histoire, des comportements, de l’infiniment grand et de l’infiniment petit qui, au dire même de ceux qui pensent le plus nous restent actuellement inaccessibles. Mais lorsque l’être humain ne cherche plus à comprendre, il dépérit. En ce sens la raison, même si elle est invitée à reconnaître ses limites ne doit jamais cesser d’être approfondie et encouragée. Reste le corps. Il a été tellement renié, méprisé, malmené : il retrouve aujourd’hui quelques-uns de ses droits, notamment grâce au sport et aux pratiques de bien-être, mais c’est encore bien trop peu. Le corps a son intelligence propre : il est le support même de la communication avec la nature et avec autrui. Il recueille avec soin les premières informations de la connaissance ; le savoir-faire qu’il développe permet une action particulièrement heureuse. Les neuroscientifiques découvrent combien le corps à des capacités insoupçonnées que l’on aurait tort de nier.

Ainsi la culture est expérience de vie et capacité de croissance qui concerne tout le genre humain. Sans culture, sans travail du terreau propre à chacun, il n’y a aucune avancée possible. Au contraire en donnant toute leur place aux différentes dimensions de l’homme : cœur, raison et corps, il est possible d’envisager un progrès social, humain et spirituel dans la vie de nos sociétés. Dans cette perspective, ne nous étonnons pas de la multiplicité des formes de

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