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"La culture et le patrimoine culturel, chemins spirituels pour notre temps" P. Jean-Pierre Longeat

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déploiement culturel : la géographie, le climat, le minéral et le végétal, la langue, les traditions, les coutumes et les arts génèrent des cultures particulières qui sont autant d’expressions travaillées et assumées de ce qui habite l’intelligence humaine. N’est-ce pas là l’occasion de se réjouir et de contempler la grandeur de notre être au monde.

II. Inspiration

Si la culture en restait au seul travail de nos facultés humaines, elle finirait sans doute par nous laisser indifférents, peut-être même décourager tant il est difficile de parvenir à un résultat vraiment satisfaisant. Elle serait un effort vers le bon, le beau et le bien, elle se réduirait à un code de bien-être, mais elle n’aurait pas ce goût de nouveauté, de tendresse, d’inédit qui fait de l’existence humaine, une aventure inouïe. Cette aventure-là vaut vraiment la peine d’être vécue malgré tous les obstacles qui viennent l’entraver. Un mot de la langue française traduit bien cette dimension, c’est celui d’inspiration. Quoiqu’il en soit du travail accompli sur le cœur, la raison et le corps, quoiqu’il en soit de la recherche infinie et passionnée qui occupe tout notre devenir, jour après jour, seconde après seconde, il est nécessaire que chacun de nous reçoive d’on ne sait où, ce déclic inspiré qui nous conduit au-delà de nous-mêmes et finalement assure notre vrai bonheur.

Regardez donc l’agriculteur, une fois encore : s’il n’attend que de son labourage et de ses semailles, le produit de la terre, il ne l’obtiendra jamais. Il lui faut de la pluie, du soleil et cette alchimie sur laquelle il n’a aucune prise qui permet à la graine de devenir mystérieusement une plante et de produire son fruit. Il lui faut surtout une confiance infinie pour faire en sorte qu’après tout le travail produit, il laisse à ce qui ne lui appartient pas, le soin d’accomplir le mystère que lui-même a favorisé par sa culture préparatoire. Et que dire du chercheur, qui enfermé jour après jour dans son laboratoire, permet l’éclosion de l’eurêka, « ça y est, j’ai trouvé » qui propulse sa découverte. Ou encore la fameuse injonction du vieil inspecteur Bourel, qui à la suite de sa minutieuse enquête, s’écrie soudain, comme en un éclair inspiré : « Mais oui, c’est bien sûr » lui accordant le dénouement de l’affaire en cours. Dirons-nous ici, un mot de tous ces artistes avec lesquels ma vie est si profondément engagée ? Bien sûr, ils travaillent, inlassablement. Leurs doigts sur le clavier, sur les cordes ou sur les touches, le corps penché, éprouvé, sollicité de toutes parts pour produire ce qui est techniquement nécessaire. La raison constamment aux aguets sur une partition qui résiste à se faire comprendre dans ses moindres détails. Le cœur déchiré face à l’intention d’un compositeur qui a crié sa joie, sa peine, son angoisse en notes éparses et intenses

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