Pourquoi le style des églises s'est-il transformé
à partir du XVI - XVII ème siècle
?
A partir du XVI - XVII ème siècle, s'est
produit une grande mutation culturelle qui s'est reflétée
dans l'architecture des églises. La Renaissance
a rejeté le style gothique qui paraissait archaïque
et elle a voulu revenir au style de l'antiquité,
d'où les façades avec leur pilastre,
leur fronton
ou bien leur colonnade.
Les églises sont fréquemment couvertes d'une
coupole, image de la sphère céleste, forme
parfaite qui évoque Dieu.
Il s'est produit aussi une profonde transformation dans
la conception des rapports entre les églises et
le monde extérieur. Au Moyen Age, l'église
est le lieu du sacré et le monde est marqué
par les forces mauvaises. A partir de la Renaissance,
l'harmonie du cosmos est pénétrée
aussi de la présence divine.
D'autre part, la réforme liturgique, suscitée
par le concile de Trente, a contribué aussi à
la transformation de l'architecture des églises.
En effet, elle a voulu que les fidèles participent
plus à la liturgie. Cela a entraîné
la suppression du jubé
(c'est-à-dire de la cloison ornée qui séparait
la nef du chur) et le remplacement des églises
à trois nefs par des églises à nef
unique plus favorable à la participation liturgique.
Ce nouveau style a pris des formes différentes
avec la raison classique et la passion baroque. Malgré
leurs différences, ces églises ont beaucoup
de traits communs.
Comment s'explique la décoration et l'aménagement
de ces nouvelles églises ?
Le décor des églises de cette période
est inspiré par idées de la "Contre
Réforme" catholique en lutte contre les
idées protestantes. L'enseignement est donc très
important. Il est donné par des peintures qui
couvrent la voûte et par les tableaux qui ornent
les murs.
La doctrine de la Contre Réforme sur la "présence
réelle" niée par les protestants
conditionne aussi l'aménagement de l'église.
Le tabernacle
est intégré au maître autel. Celui-ci
est dominé par un grand retable qui monte jusqu'à
la voûte et qui présente à son sommet
la gloire divine avec ses rayons dorés. Son architecture
évoque parfois un arc de triomphe. Le retable,
plus solennel, est substitué au triptyque
gothique. L'autel est aussi parfois surmonté
par un baldaquin qui solennise la présence du
Saint Sacrement exposé sur l'autel comme sur
un trône.
La doctrine de la Contre Réforme contre le protestantisme
explique aussi l'apparition des confessionnaux,
le développement des monuments funèbres
liés à la prière pour les défunts... |
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