Sommaire
Christian Ponson, La situation du diaconat dans l’Eglise de France
Note complémentaire de C. Béraud
Pierre Faure, La signification du diacre à partir de ses actes liturgiques
Paul De Clerck, Note sur l’expression non ad sacerdotium, sed ad ministerium (episcopi)
Manuel Rojas Picado, Le diaconat du concile Vatican II et celui de nos pratiques actuelles. Continuité ou divergence ?
Bartomeu Ubach, Des moines diacres. Le ministère liturgique des diacres
Xavier Bisaro, Bréviaire parisien et clergé paroissial dans la 2e moitié du XVIIIe s., ou les raisons d’une amitié
Chronique Reconnaissance et encouragement. Le colloque des 50 ans de l’ISL (Martin Klöckener)
Revue des revues
G. Boselli pour l’Italie A. Heinz pour le domaine germanique St. Sauer pour le monde anglophone
Les livres
Abstracts
Peut-on commencer par une question : combien d’articles La Maison-Dieu a-t-elle consacré au diaconat depuis sa fondation, en 1945 ? La consultation des Tables fait rougir, car on n’y trouve que deux articles à propos de ce ministère ! C’est dire que la revue est passée à côté de la restauration du diaconat permanent par Vatican II.
Ce numéro essaie donc de réparer une lacune. Il le fait quarante ans environ après que les premiers diacres permanents aient été ordonnés. C’est dire que l’Eglise a aujourd’hui une certaine expérience ; nous pouvons analyser ces premiers temps d’expérimentation. Car la restauration d’un ministère ecclésial comme le diaconat ne se fait pas en quelques années ; il faut du temps pour qu’il trouve sa place parmi les deux autres ministères ordonnés, qu’il soit connu et reconnu, et que les diacres lui aient donné quelques couleurs.
Ce cahier commence par un état des lieux du diaconat en France. Il est dû à Christian Ponson, modérateur national de ce ministère, qui connaît donc parfaitement la situation. D’autant plus qu’un colloque sur les diacres s’est tenu à Lyon en 2004, pour faire le point et évaluer précisément les évolutions en cours. S’il souligne nettement l’accent évangélisateur que l’épiscopat français a tenu à donner à ce ministère, il ne craint pas de reconnaître que la figure du diacre reste encore pour une bonne part indéterminée. Et il s’interroge sur l’avenir.
Pierre Faure, diacre jésuite, s’interroge ensuite sur la signification du diacre à partir de ses actes liturgiques. Réflexion typique d’un liturgiste, et parfaitement dans le style de la revue : si le diacre est chargé, par exemple, de la proclamation liturgique de l’Evangile, mais aussi de l’envoi de l’assemblée, c’est que son ministère se définit par ces missions. Monsieur de Lapalisse en aurait peut-être dit autant, mais nous ne sommes pas tous aussi subtils que lui.
Le rédacteur de la revue se livre alors à une petite enquête sur le sens de l’expression fréquemment utilisée à propos du diacre, ordonné « non pas au sacerdoce, mais au ministère ». La phrase, qui vient de la Tradition apostolique, est utilisée dans des sens si différents qu’il est bon de s’interroger sur sa signification originelle : le diacre y était défini comme étant prioritairement au service de l’évêque, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.
Si la constitution Lumen Gentium (n° 29) a restauré cet ordre comme un ministère permanent, elle ne semble pas l’avoir défini soigneusement. D’où les difficultés qui s’en suivent. Ces deux ordres de question sont éclairés par Manuel Rojas Picado, liturgiste du Costa Rica.
Enfin, un moine diacre de Lérins, B. Ubach, se livre à une réflexion sur la pertinence du diaconat exercé par un moine. Même si cet exercice se limite à la liturgie, l’auteur estime qu’il peut rejaillir sur l’ensemble de sa spiritualité, ce qui rejoint les conclusions des autres contributeurs.
Le dernier article n’a pas trait au diaconat, mais il a rapport au thème du dernier cahier ; il en comble une lacune en montrant le succès remporté par le Bréviaire de l’archevêque de Paris, Mgr de Vintimille (1736), caractérisé par un fort souci de formation des prêtres.
On lira aussi une chronique du professeur M. Klöckener sur le colloque organisé en octobre dernier à l’occasion des 50 ans de l’Institut Supérieur de Liturgie.
Enfin, la revue inaugure en ce numéro une nouvelle rubrique. Il a en effet semblé intéressant d’offrir aux lecteurs de langue française un aperçu des questions sacramentelles ou liturgiques traitées dans les autres aires linguistiques. Vous trouverez donc dorénavant chaque année, dans la première livraison de la revue, une présentation des livres ou articles majeurs parus dans le monde germanique (A. Heinz, professeur à Trèves), en Italie (G. Boselli, moine de Bose) et aux Etats-Unis (S. Sauer, sj, Loyola University, Los Angeles). Ne vous privez pas de réagir à cette initiative, si le cœur vous en dit. Bonne lecture !
Paul De Clerck, rédacteur en chef