Le dialogue avec Dieu, un miracle jamais achevé

« Il a plu à Dieu de se révéler en personne. Dans cette Révélation, le Dieu invisible s’adresse aux hommes en son immense amour ainsi qu’à des amis, il s’entretient avec eux pour les inviter et les admettre à partager sa propre vie. (1) »

Telle est l’origine du dialogue entre Dieu est les hommes. Et, dans ce dialogue, Dieu désire une telle parité qu’il s’incarne pour, comme le dit saint Irénée, « habituer l’homme à recevoir Dieu, et habituer Dieu à habiter dans l’homme.(2) »

Il attend la réponse de l’homme qui s’accomplit pleinement au sein de la liturgie, car cette dernière a bien comme fonction principale de permettre la communication entre Dieu et les hommes.

Elle permet une rencontre avec le Dieu Sauveur, Trinité Sainte, mais également avec les frères. Car l’Église, corps du Christ rassemblé dans l’Esprit, participe à cette grande action de grâce du Christ au Père. En témoigne la liturgie eucharistique vécue à Ars durant la retraite sacerdotale internationale de septembre 2009.

Et cela s’accomplit à travers les dialogues divers et les proclamations que la liturgie nous invite à chanter, car ils sont les éléments de base de l’action liturgique elle-même. Dialoguer en polyphonie, non seulement parce que la musique les porte, mais aussi parce que ces dialogues, notamment dans les psaumes, s’ils émanent de voix personnelles, ne sont jamais des voix solitaires.

Les homélies des Pères témoignent également de cette polyphonie qu’ils savaient ajuster avec le peuple qui les écoutait.

Enfin, ces dialogues ne se résument pas à la seule eucharistie. Ils sont présents dans tous les sacrements. En commençant par le premier de tous, le baptême, ils s’actualisent par la confirmation, le sacrement de l’ordre ou du mariage. Ils sont présents également dans le Rituel de la profession religieuse car cette dernière n’est qu’un approfondissement de l’union au Christ opérée par le baptême.

Bref, la liturgie ne cesse de nous manifester que Dieu se révèle toujours et partout, depuis qu’il a voulu engager un dialogue avec l’homme. Et, de toute cette Histoire sainte qui se poursuit encore avec nous aujourd’hui, nous pouvons bien conclure, avec Michaël Greenberg, qu’entre Dieu et l’homme, et entre les hommes, « la communication est finalement une sorte de miracle » (3) jamais achevé.

La rédaction - SNPLS

Notes :

1. Concile Vatican II, Dei Verbum, n. 2.

2. Saint Irénée, Adversus Haereses, 3, 20.

3. Cité dans La Croix, mercredi 6 janvier 2010, p. 25.